
plaine ondulée de Bathurst, que traverse la rivière Macquarie.
Jusque-là on voyage dans une forêt continue d’eucalyptus; et
lorsquon en est sorti, la vue s’étend au loin sur une immense
prairie couverte de hautes et épaisses graminées. C ’est là que se
léfugient des cailles dont le plumage est différent de celui des
nôtres.
Des hirondelles noires et Llanches vivent en troupes autour de
la ville naissante; et leurs nids en terre, suspendus aux maisons,
ont pour ouverture un tube cilyndrique prolongé de quelques
pouces *.
Parmi les mammifères, nous n’avons distingué qu’un kanguroo
cendré, dont le poil est laineux, semblable à celui d’une fourrure
que nous avons déposée aux galeries du Muséum. L e gouverneur
avoit dans son beau jardin de Sydney plusieurs de ces animaux,
qui atteignent une grande taille.
Dans les régions montagneuses, ils préfèrent les hauteurs aux
vallées humides. Il en est de même des phalangers. Lors de notre
séjour, on avoit tout nouvellement découvert à Bathurst une grosse
espèce de péramèle, dont nous dûmes un individu à l’obligeance
de M. le capitaine Lawson.
Toute cette partie du comté de Cumberland qui repose sur
des couches de grès, même une portion des Montagnes-hleues,
nous ont paru avoir plusieurs rapports d’organisation générale
avec la péninsule que forme le Cap de Bonne-Espérance. Comme
en Afrique, le sol alternativement y est ou montueux, ou pré-
Parmi quelques oiseaux que nous acquîmes au port Jack son , se trouva une sorte de
grimpereau, dont la mandibule supérieure seulement oiFroit la singulière anomalie d’être
recourbée en haut. Cette courbure ne commençoit qu’à la partie moyenne , et alloit vers
la pointe. L a mandibule inférieure étoit droite. Étoit-ce accidentel ! L ’empailleur qui nous
le v en d it , assura que non. C e t oiseau n’a été ni décrit ni figuré , non plus qu’un superbe
C é réo p s is, vivant dans le jardin du gouverneur. Son plumage étoit gris de lin , marqué de
larges lunules ou yeux bruns.
Un autre bel oiseau fort rare est le loriot prince-régent, dont nous apportions un individu.
[V o y e z planche 2 2 .)
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ii.
sente des plaines sablonneuses, arides, recouvertes d’arbres plus
ou moins rabougris, d’un aspect monotone et triste. Les arbrisseaux
et les plantes herbacées ont leurs feuilles dures, épineuses:
mais la plupart ont un caractère particulier, c’est que leurs fleurs
sont remplies d’une liqueur sucrée abondante, seule nourriture que
la nature ait pour ainsi dire accordée à quelques espèces d’oiseaux,
et pour laquelle ils ont reçu, par une admirable prévoyance, une
langue rétractile en pinceau, remplissant l’oflice d’un siphon vivant.
C ’est ainsi que nous avons vu au Cap de Bonne-Espérance les
souïmangas et les promérops, toujours suspendus aux virgilias et
aux protéas, employer presque tout leur temps à pomper un aliment
aussitôt digéré que pris.
A u port Jackson, une famille tout entière participe de la même
organisation. Si les philédons ont aussi la langue plumeuse, et sont
obligés de picorer comme les abeilles, la nature ici plus soigneuse
a mis à leur portée, avec une sorte de profusion, un Lien plus
grand nombre de végétaux mellifères. En e ffe t, on ne peut faire
un pas sans rencontrer d’énormes banksias dont les cônes élégans
fournissent un suc abondant; des forêts entières de gigantesques
eucalyptus; des xanthoréas, plante ou arbre singulier, tout-à-fait
propre à la Nouvelle-Hollande, comme ses kanguroos et ses ornithorynques;
des mélaleucas, des styphélias, et une-foule d’autres
arbres donnant plus ou moins de liqueur mielleuse aux oiseaux qui
parcourent leurs branches.
L e plus grand des vrais philédons est celui à pendeloques. Vient
après une espèce grisâtre, dont nous avons nourri pendant quelques
jours des individus, en leur présentant de l’eau sucrée dans laquelle
ils plongeoient tout d’abord leur langue effilée.
Nous avons dit vrais philédons, parce que le corbi-calao, le
philédon à front blanc et le philédon olive qui est très-rare , sont
des oiseaux qui, quoique placés dans ce genre, diffèrent infiniment
des premiers, non-seulement par la forme de leur langue simple