
4 4 2 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
m e llc , est encore bien plus épais et mcine plus large que dans
les conos, puisqu’il occupe toute la longueur du pied; il forme une
lame recourbce, entièrement musculaire, attachée dans toute l’u-
tendue de la columelle.
La téte, assez peu distincte, mais considérable à cause de la
grosseur de la masse buccale , se termine en avant par une sorte
de mufle percé d’un orifice médian, à bords épais, renflés et un
peu plissés vers la circonférence.
Les tentacules, attachés à la racine de ce mufle, sont assez dé-
\eloppés, sur-tout à leur base, où, d’abord aplatis, ils deviennent
ensuite subcylindriques; ils portent un oeil fort grand, circulaire,
à l'extrémité du renflement, et ils se continuent ensuite en un
filament conique, p ointu, assez alongé et contractile.
L a cavité branchiale est très-grande. Nous avons fait remarquer
tout-à-i’heure que le manteau qui la forme n’est pas augmenté
par un véritable tube, quoiqu’il puisse se prolonger un peu pour
doubler les échancrures de la coquille. Les branchies, assez antérieures
dans la cavité, sont très-développées, sur-tout la droite, qui
forme un fer-à-cheval à branches assez serrées et ouvertes en avant:
ses denticules sont très-nombreuses et fort longues. L a branchie
gauche, beaucoup plus petite et plus antérieure, occupe l’ouverture
du fer-à-cheval de la droite ; elle est à-peu-près triangulaire.
On remarque encore dans cette cavité branchiale un énorme
organe gélatineux, plissé, analogue dans son extérieur à celui que
nous allons trouver dans la volute éthiopienne, mais d’un volume
bien plus considérable ; mis dans l’eau, ii a fourni une très-grande
quantité de matière gélatineuse. Dans l’état de conservation assez
incomplet où étoit l’individu que nous avons examiné,il nous a été
impossible de disséquer suffisamment cet organe ; mais il nous a
semblé qu’il différoit de l’appareil dépurateur, qu’il n’avoit pas même
de canal excréteur, et que ce n’étoit qu’un endroit de la peau
épaissie par une masse glanduleuse versant dans ses plis plus de
matière muqueuse que dans tout autre endroit.
L ’anus est à l’extrémité d’un tube assez gros et libre, s’ouvrant
tout-à-fait à la partie postérieure de la cavité branchiale; aussi
paroît-il probable qu’il puisse sortir un peu par l’échancrure postérieure
de l’ouverture de la coquille.
En fin , on remarque du côté droit, dans les individus femelles,
l’orifice simple de l’oviduc, et, dans les mâles, un sillon creusé
dans l’épaisseur d’un bourrelet assez saillant qui a commencé par
un orifice vers le tiers postérieur de l’animal, et qui , prolongé
presque jusqu’à la tête, se continue ensuite dans toute la longueur
d’un appendice excitateur, contractile, en forme d’oreille, placé
à la racine du cou.
L a bouche est au fond d’une sorte de trompe labiale, faite un
peu comme celle des cônes. L a masse buccale, considérable, est
pourvue, avec des muscles constricteurs et rétracteurs proportionnels,
d’une longue bande linguale étroite, qui se prolonge
dans l’abdomen, un peu comme dans ies cônes; elle est cependant
plus longue que dans ces animaux, et les crochets qui l’arment
sont heaucoup plus courts ; ces derniers sont placés sur sept rangées,
une médiane et trois paires latérales.