
VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Sous-GENRE P IE -G R IÈ C H E . L a n i u s . Linn.
P R EM IE R E D IV IS IO N .
A mâchoire supérieure arquée.
PIE-GRIÈCHE A VENTRE ROUX. — L a n j u s f e r r u c i n e u s . Lath.
F e r r u g i n o u s b e l l i e d s h r i k e . Lath. S y n . \ o \ . i , pag. 163.
L a n i u s f e r r u g i n e u s . Gmel. S y s t . i , pag. 306.
P L A N C H E 1 7 .
Lanius, corpore suprà rufo; ahdomine ferrugineo; capite fusco ; rostro
ni grò ; caudâ apice subalbidâ.
plaire. Cette pie-grièche est assez rare; nous ne vîmes que cet individu,
que l’un de nous tua dans une excursion autour de l’île.
Sa longueur est de huit pouces et demi : sa téte est brune ,
ainsi que la partie postérieure du cou. L a gorge, la poitrine et le
ventre sont roux ; la même couleur se remarque sur les couvertures
supérieure et inférieure de ia queue. L e dos est d’un roux
moins foncé. Les grandes pennes alaires sont brunes en-dessus,
légèrement bordées de blanc sale, et gris de lin en-dessous, vers
leur pointe. On voit près du pli de l’aile une petite bande blanche.
Les plumes de la queue sont de Ja même couleur que celles des
ailes en-dessus, avec une tache d’un blanc roussâtre clair à leur
extrémité.
Le bec est noir et la mandibule supérieure très-recourbée à sa
pointe ; sous la gorge se voit un petit espace blanchâtre. Les pieds
sont bruns.
C e t oiseau, que Latham a décrit, et qu’il soupçonnoit être une
variété du fs ca l, mais que depuis il a reconnu former une espèce
différente, en est en effet une très-distincte. L ’individu qu’il a vu
venoit du Cap de Bonne-Espérance, où se trouve aussi le fs c a l ;
le nôtre provient de l’île de France*. Dans cette colonie, on confond
cet oiseau avec ies merles, malgré la différence de son plumage
et de ses moeurs. Il ne va point en troupe comme ces derniers,
vit seul, isolé, et traverse brusquement Jes grands bois ; c’est dans
ceux de moindre élévation qu’il paroît plus particulièrement se
‘ Mais il est originaire d’A friq u e , et on le reconnoît manifestement dans ce passage de
Bernardin de Saint-Pierre : « On a fait venir du Cap, d it- il, un oiseau bien plus utile. Les Hol-
>> landais l appellent l'am i du jardinier.W Qsi brun et d e là grosseur d’un gros moineau; il vit
« de vermisseaux, de chenilles et de petits serpens ; non-seulement il les mange, mais ii en fait
« d ’amples provisions, en les accrochant aux épines des haies. J e n’en ai vu qu’un : quoique
« p r iv é de la liberté , il avoit conservé ses moeurs, et suspendoit la viande qu’on lui donnoit
« aux barreaux de sa cage. « ( Voyage à V'de de Fran c e , tom. I , lettre X V . }
Voo.jnge de l'Uranie. — Zoologie,
-ÜiÜlHiL.