
532 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
une membrane foliacée, arrondie, contenant des oeufs; ce qui
indique le sexe de ce crustacé.
Les pinces sont arrondies, obtuses, presque de longueur et de
grosseur égales ; elles sont marquées de plis transversaux rapprochés
qui semblent se recouvrir en faisant le tour du membre. Le bord
de chacun de ces plis est rouge, bordé d’une frange de petits poils
courts aplatis, égaux, serrés et blanchâtres. Indépendamment de
ceux-ci, il en existe supérieurement et inférieurement, deux rangées
de très-longs, blanchâtres aussi et rassemblés en faisceaux. Ceux
de l’extrémité des serres, comme de toutes les autres pattes, sont
d’un rouge cramoisi.
Les quatre pieds suivans dépasseiit les serres ; ils sont velus et
ont comme elles des plis transversaux, mais plus écartés ; leur
second tarse est très-comprimé. Les deux dernières paires sont petites,
hifurquées, velues, sans plis; l’antérieure a une petite palette
brune et rugueuse.
Ce pagure, examiné de près, est élégamment orné. Toutes ses
parties qui ne sont pas rouges, présentent une teinte très-légèrement
jaunâtre et luisante. Il habite les îles Mariannes ; on le trouve
aussi à l’île de France et dans quelques autres lieux de l’Océan austral.
PAGURE SANGUINOLENT. — P a g u r u s s a n g u i n o l e n t u s . N.
PLANCHE 7 9 , fig. 2.
. Pagurus parasiticus, cruentatus; thorace levi triangulari; manibus
pedibusque Inrsutissiniis ; chelâ sinistrâ majore.
O n reconnoît ce crustacé à la longueur et à l’aplatissement de
son chaperon, dont le milieu est formé par un écusson triangulaire
d’une seule pièce. Il est lisse au centre, velu sur les bords, sans
pointe antérieurement. Les pédoncules oculaires sont gros, longs,
ZOOLOGIE. 533
cylindriques et fauves ; leur base est munie d’une simple lame
hérissée de poils. Les antennes dépassent les pinces et égalent
en longueur les plus grandes pattes. Les antennules sont un peu
plus longues que les yeux, et pénicillées à leur extrémité. Le corselet
est court, mou et plissé dans plusieurs sens.
La queue est très-vésiculeuse, munie latéralement à gauche de
deux fausses pattes trifides, velues. Plus bas elle se dilate pour former
un prolongement conoïde, recourbé, pointu et couvert de soies à
l’extrémité. Lespinces sontd’égale longueur ; la gauche estplus grosse.
Le dernier article et les serres sont recouverts de longs poils noirâtres,
ainsi que les deux paires de pattes suivantes. Des deux dernières,
l’une est aplatie avec une petite râpe noire à sa bifurcation ;
l’autre est cylindrique.
Le chaperon, le corselet et toutes les pattes sont couverts de
taches d’un rouge de sang ; aux extrémités cette couleur disparoît
sous des poils noirs et pressés.
Ce pagure est marqué venir de l’Ile-de-France, ce que nous
n’assurons pas. Son corps aplati semble indiquer qu’il s’est développé
dans une coquille à ouverture étroite.
PAGURE M O U CH ET É , variété. — P a g u r u s g u t t a t u s .
Olivier. Encyclop. méth. toin. 8, pag. 64.0 et pl. 3 1 1 , fig. 2.
P L A N C H E 7 9 , fig. 3.
Pagurus parasiticus, sangiiineo-violaceus, albo maculatus ; pedibus
hispidis, oculis coeruleis distinctis; chelâ sinistrâ majore.
C e t t e espèce est d’une taille moyenne; son corselet plan,
ridé sur les côtés, blanchâtre et lisse au milieu, a deux lobes
ventrus inférieurement ; son chaperon est peu avancé, àpeine denté,
hérissé de longs poils sur les bords, avec un large écusson au milieu ;
sa couleur est d’un hlanc de faïence, avec deux taches bleues. Les
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