
Sous -GENRE G O M P H O S E . Laccp. — E lo p s . Commcrs.
G om p h o s u s . Cuv.
GOMPHOSE LACÉPÈDE. — G o m p h o s u s t r i c o l o r . N.
PLANCHE 5 3 , fig. 2.
Gomphosus, corpore viridi ; pinnis ventris, dorsi, caudoe et ani flavis,
pectoralibus vittâ coeruleâ notatis ; caudâ paululum bifurcata.
B. ). D. A V- -nr P- G- V. 6. C. 12.
Ce genre, dont Renard a donné le premier une figure incorrecte,
n'a été bien décrit que par Commerson, qui a rapporté des mers
de l'Inde et de Ta'i’ti les deux seules espèces connues jusqua nous,
ie coerulais et le variegatus. L ’archipel des îles Sandwich nous a
fourni le tricolor et ie pectoralis. Il est à remarquer que ces îles,
quoique très-éioignées de T a ïti, se trouvent avoir avec elle les
plus grands rapports, non-seulement par le sol, la ressemblance
qu’ont entre eux leurs habitans, mais encore par une foule de productions
de la nature que les voyageurs y ont observées. L e singulier
genre de poissons qui nous occupe, rare en espèces, en est un
exemple.
Les gomphoses ont la tête lisse. Ce qui est remarquable en eux est
le prolongement de leurs intermaxillaires et de leurs mandibulaires,
en forme de tube, que Commerson a comparé à un clou, et qui a
quelque ressemblance avec le boutoir d’un sanglier ou plutôt avec
ie bec d’un oiseau. L e gomphose Lacépède a le corps alongé, épais,
un peu arqué sur le dos et davantage au-dessous du ventre. Sa tête est
médiocre; le front est convexe,arrondi; on voit, en avant des yeux,
deux saillies osseuses; le museau est arrondi à son extrémité; les
mâchoires sont égales, munies de dents en crochet, les aatérieures
un peu plus grandes que les autres; le pharynx en est aussi pourvu.
Les lèvres sont épaisses, rétractiles, et une seconde espece de levre
surnuméraire, moins avancée et lâche, recouvre la mâchoire supérieure.
L ’oeil est petit et rapproché des orifices des narines, qui sont
doubles ; l’antérieure paroît comme recouverte d’un très - petit
appendice membraneux. Le sous-orhitaire présente un demi-cercle
de stries rayonnées. Les opercules, membraneux, se dirigent en
pointe en arrière, et se réunissent sous la gorge à l’aide d’une
membrane épaisse; ils offrent, dans le haut, des stries ramifiées.
Les ouïes sont serrées; nous n’avons distingué que cinq rayons à la
membrane des branchies. Les pectorales, larges, triangulaires, formées
de quinze rayons, s’insèrent à la moitié de la hauteur du
corps; elles correspondent aux ventrales, très-petites et pointues.
La dorsale et l’anale sont peu développées: la première, moins
élevée devant que derrière, a huit aiguillons et quatorze rayons
branchus; la seconde en a quatorze, dont deux épineux. L e lobe
de la queue est large, comprimé, et prolongé au-delà des deux
nageoires dont nous venons de parler. L a caudale, légèrement
échancrée, a douze rayons.
La ligne latérale, après avoir suivi la convexité du dos, s’incline
brusquement vers la queue et devient horizontale. Dans son cours,
elle est marquée de petites raies divergentes, dont quelques-unes
sont ramifiées, principalement celles qui avoisinent sa courbure.
Tout le corps et le dessus du fi'ont sont recouverts de larges
écailles, assez serrées, membraneuses, un peu triangulaires à leur
pointe et striées à leur surface; de plus petites occupent la base des
nageoires du dos, de l’anus et de la queue; et une autre écaille,
excessivement large, se voit au-dessus des pectorales.
Le fond de la couleur de ce gomphose est un x ert bleuâtre ;
le bout du museau, l’oe il, la partie antérieure du dos et toutes
Voyage de l ’Uninlc. — Zoologie.