
CYANÉE ROSE. — C y a n e a r o s e a . N.
PLANCHE 8 5 , f i g . I et 2.
Cyanea hemisphoerica, verrucosa, rosea; brachiis quaternis, cotyliferis
; tentaculis longissimis et numerosissimis.
C e t t e méduse a une forme hémisphérique ; sa couleur générale
est d’un beau rose ; son ombrelle tuberculeuse a huit échancrures
principales au pourtour, subdivisées en huit autres moins profondes.
Elle a quatre bouches ou ouvertures, quatre bras très-longs,
striés longitudinalement, remplis de cotyles floconneux d’un rose
tendre. Des tentacules déliés très-nombreux et excessivement longs
( puisqu’ils pouvoient dans leur extension atteindre jusqu’à six pieds),
tirent leur origine en dessous de l’ombrelle, d’une surface rubanée,
formée de plusieurs lignes circulaires, entrecoupées par plusieurs
petits plans verticaux, aussi striés. Des quatre ouvertures partent
autant de lignes qui vont se confondre à la réunion des quatre bras.
Cette magnifique cyanée a été prise à environ vingt lieues du Port-
Jackson, sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. L a mer étoit calme
et remplie d’autres petites méduses que MM. Péron et Lesueur ont
décrites sous le nom de pélagie panopyre. C ’est dans ses longs tentacules
que nous avons trouvé vivant le singulier mollusque ptéropode
de \aplanche CC, figure C. Une foule de petits crustacés et plusieurs
poissons s étoient retirés dans ces filamens déliés, comme sous un
abri. Ils étoient tous pleins de vie et s’agitoient dans le bocal qui avoit
reçu la méduse. Rien ne nous a indiqué qu’elle parût en faire sa proie.
Elle est représentée au tiers de sa grandeur naturelle. La figure 2
la montre vue en dessous, et dépouillée de ses tentacules, qui
s’insèrent autour de la surface rubanée.
CYANÉE LABICHE. — C y a n e a L a b i c h e . N.
P L A N C H E 8 4 , f i g . I .
Cyanea convexa, verrucosa, griseo-hyalma ; umbrellæ margine intùs-
striato ; brachiis quatuor foliatis, vwlaceis ; tentaculis octo rubris.
C e t t e cyanée,dont l’ombrelle est convexe, pointillée en dessus,
striée longitudinalement en dessous, a quatre ouvertures contenant
des ovaires rougeâtres ; quatre bras se divisant sous l’ombrelle en
quatre lames foliacées, ondulées, violettes et assez longues, huit
longs tentacules rougeâtres, filiformes, insérés au pourtour du
limbe, qui est uni.
Cette espèce, figurée de grandeur naturelle par M. Taunay, vient
des contrées équatoriales du grand Océan. Sans ses quatre ouvertures,
elle pourroit facilement être rangée parmi les dianées.
Nous la dédions à la mémoire d’un estimable officier de notre
expédition, M. Labiche, lieutenant de vaisseau, que nous perdîmes
auprès des îles de l’Amirauté, victime de la dysenterie qu’il avoit
contractée à Timor.
En terminant ce qui est relatif aux méduses, nous devons en
signaler une incolore, que nous observâmes assez fréquemment aux
îles Malouines. Les stries nombreuses dont son ombrelle étoit garnie
en dessous, et la forme de ses bras, doivent en faire une espèce
nouvelle. Mais privés des moyens de la faire dessiner, dans la malheureuse
position où nous nous trouvions, nous ne pouvons que
l’indiquer à ceux qui, plus heureux que nous, visiteront ces parages
sans courir les risques d’y laisser la vie.