8o6a. Sphérie du gui. Sphoeria visci.
S. atrovirens * visci. Alb. et Scbw. Nisk. n. 141, t. 2, f. 1.
Elle croît sur les branches vertes et à la surface inférieure des feuilles
du gui vivant ; ses sphérules sont éparses , régulièrement espacées,
presque en quinconce, nichées dans le parenchyme, très-petites, de
consistance molle et de couleur noirâtre ; leur orifice perce l’épiderme
par un petit porç, et est visible au dehors; il donne naissance
à un petit filet d’une matière consistante, mucilagineuse, d’un noir
verdâtre , qui s’élève droit ou légèrement tordu, et se détruit facilement
dans les individus desséchés. M. Chaillet a trouvé cette espèce,
au printemps, dans le Jura, sur un gui qui croissait lui-même sur
un sapin.
8o6b. Sphérie du buis. Sphoeria buxi.
S. atrovirens fi buxi. Alb. et Scbw. Nisk. n. 141.
Elle ressemble beaucoup à celle du gui, mais elle se trouve sur la
face inférieure et sur lès jeunes pousses du buis; ses pustules çont
plus nombreuses, plus grosses presque du double, plus proéminentes,
et rompent l’épiderme en lambeaux étoilés et persistans. La
matière que les sphérules rejettent au dehors est d’un vert blanchâtre.
M. Chaillet l’a trouvée dans le Jura, sur les feuilles et les
branches mourantes de buis; elle est éparse sur toute la feuille, et
n’est point visible du côté supérieur; caractères qui la distinguent,
dès le premier coup d’oeil, de la S. lichenoïdes buxicola. Il faut
encore prendre garde à ne pas la confondre avec la puccinia buxi
et la sphoeria puccinioïdes.
806e. Sphérie de la saponaire. Sphoeria saponarioe.
Noemaspora epiphjila. DC, Syn. n. 811*.,
Les feuilles vivantes de la saponaire offrent quelquefois des taches
blanches, décolorées, orbiculaires , de 3 à 5 lignes de diamètre,
rarement confluentes ; ces taches présentent, surtout à leur face
supérieure, de petits points noirâtres, disposés avec une sorte de
régularité, nichés entre les deux épidermes de la feuille, très-légèrement
convexes : le plus souvent on n’y aperçoit aucun orifice ; mais,*
en les suivant avec soin, on voit leur sommité donner naissance a un
filet simple, blanchâtre, caduc, composé d’une pulpe un peu solide.
Ce caractère rapproche cette plante des némaspores ; tandis que la
présence d’une loge distincte, et sa ressemblante avec les spliéries
lichenoïdes, la ramènent parmi les sphéries. M. Chaillet a observé
cette espèce dans le Jura.
807. Sphérie lichenoïde. Sphoeria lichenoïdes.
Sphoeria et xyloma lichenoïdes. Fl. fr. n. 807 et 819.
Je réunis ici sous un seul nom spécifique une multitude d’objets
qui me paraissent évidemment différens, mais qui sont encore trop
mal connus pour pouvoir être ajoutés au nombre des espèces. La
sphérie lichenoïde, soit qu’011 la considère comme une espèce ayant
plusieurs variétés , ou comme une section renfermant plusieurs
espèces, se distingue, parce qu’elle naît dans le tissu des feuilles
mortes ou vivantes, les décolore, et forme une tache circonscrite,
' blanche ou rousse, dans le disque de laquelle on aperçoit de petits
points noirs qui sont les loges de la sphérie ; ces loges n’émettent pas
de filet pulpeux comme dans la S. de là saponaire, ou du moins ce
caractère n’a pas encore été observé. Voici les principales variétés ou,
espèces que j ’ai distinguées (i) :
A. sur les feuilles mortes. {Xyloma lichenoïdes. Fl. fr.)
«. Quercicola.— S. punctiformis y . Pers. Syn. 91. — Taches de
3 lignes de diamètre; points distans, planes, orbiculaires, avec
une très-petite proéminence au centre. Sur les feuilles mortes des
chênes rouvres.
B. Castaneoecola. — Lichen castancarius. Lam. Dict. 3 , p. 4 7 1 ._
Taches d’abord orbiculaires, puis confluentes, atteignant 1 pouce
de longueur, souvent bordées ou traversées par une raie noire
sinueuse; points orbiculaires, d’abord convexes, avec le centre
proéminent, ensuite à peu près planes. Suf les feuilles mortes de
châtaignier.
y . Fagicola. — Taches irrégulières assez grandes, mal circonscrites,
points extraordinairement petits. Sur les feuilles mortes du hêtre.
Serait-ce plutôt une variété du S. myriadea ?
A Tremuloecola. — Xylorha concentricum. Pers. Obs. 2 , p. 101. —
Taches grisâtres entourées par deux raies noires, l’une immédiatement
autour des sphérules, l’autre à quelque distance et séparée
par une bande stérile ; aréole centrale, souvent anguleuse, garnie
de sphérules noires, convexes, presque coniques, très-rappro-
chées. Sur les feuilles à moitié mortes du peuplier tremble.
W ^ ai donné à toutes ces sphéries des noms symétriques, pour pouvoir indiquer
a la fois la plante sur laquelle elles croissent, et le groupe auquel elles
appartiennent. Pour éviter toute confusion, le sphoeria scirpicola de la Flore
française devra s’appeler S. scirpi; et si le S. saponarioe est un jour, comme je le
crois , ramené parmi les lichenoïdes, il prendra le nom de S. saponarioecola.