lui qu’on ne peut le distinguer. A la fin de leur vie elles s’ouvrent
par une fente longitudinale, et laissent sortir une poussière, noire
qui, vue au microscope, est composée de globules sphériques très-
petits et très-opaques. Cet urédo a du rapport avec l’U. des urcéoles,
mais en diffère par sa position et sa manière de s’ouvrir. Il a été
découvert dans le Jura par M. Chaillet.
6 r4a.- Urédo des bistortes. Uredo bistortarum«
cl. Pustulata.
Marginalis.
y. Ustilaginea•
Il n’est aucune espèce d’urédo qui se présente sous des formes aussi
variées que celui des bistortes. La var. « que j ’ai observée dans les
Alpes et les Pyrénées, sur la renouée bistorte et la R. vivipare, attaqué
la surface même des feuilles ; elle soulève l’épiderme ,'qui prend
alors une.teinte rouge, et forme des pustules très-convexes, arrondies
, saillantes sur les deux surfaces indifféremment, et qui ont
jusqu’à 2 lignes de diamètre : ces pustules finissent par s’ouvrir irrégulièrement,
et laissent sortir la poussière noirâtre et très-abondante
qu’elles renferment. La var. fi que M. Bonjean a trouvée sur
la bistorte seulement, et dans les montagnes de Savoie, est très-
remarquable , en ce que toutes les pustules sont situées sué le bord
même de la feuille, confluentes ensemble de manière à former, comme
dans la fructification des ptéris, une longue bande marginale, où
l ’épiderme est soulevé çà et là , irrégulièrement rompu, et recouvre
une poussière très-abondante; enfin, dans la var. y, que j ’ai trouvée
sur la R. vivipare et la R. des Alpes, et M. Bonjean sur la bistorte,
l ’urédo attaque les fleurs et les jeunes fruits, de sorte que la plupart
des ovaires et des tégumens floraux sont remplis d’une poussière
noire et abondante. Lorsqu’on examine au microscope ces divers
états de l’urédo, on trouve dans tous que cette poussière est formée
de capsules sessiles exactement globuleuses. Voyez n° 5gyc.
6 i 5. Urédo charbon, Uredo cctrbo..
U. segetum. Fers. Syn. 224. Fl. fr, n. 6x5. Enc. bot. 8 , p, 227. — Reti-
cularia segetum. Bull. Champ, p. 90 , t. 472, f. 2.
a.. Hordei. Tessier, Mal. graius. p. 3o6 , f. 2-4.
fi. Tritici. Chantr. Conf. n. 28, f. 28.
y. Avenoe. Chantr. Conf. n. 54, t. 54- Bull. loc. cit.
J'. Paniçi miliacei. Pers. Syn. p. 224.
Sous les noms d'ustilago et sous ceux A'uredo ou de reticularia
segetum, on a confondu au moins deux espèces de champignons
parasites, qui, par leurs ravages, ne sont que trop bien connus des
agriculteurs, le charbon et la carie : le charbon ou la nielle attaque
les glu,mes , et ensuite les ovaires de presque toutes les graminées,
et notamment de l’orge, du froment, de l’avoine, du millet, etc. ;
il est composé d’une poussière noire toujours bien visible à l’extérieur
de l’épi, et qui défruit et désorganise les parties de la fleur ou
du fruit : cette poussière, vue au microscope, paraît composée de
globules sphériques fort petits et absolument dépourvus de pédi-
celle. Ces globules sont souvent comme collés les uns aux autres , de
manière à paraître de petits filamens en chapelet. Ce n est qu avec
la lentille n° 1 du microscope de Dellebare, qu’on peut bien distinguer
la forme de ces globules. La poussière du charbon se répand
avec facilité, et n’a point même, lorsqu’elle est fraîche, de mauvaise
odeur. Elle nuit aux agriculteurs , parce qu’elle diminue la quantité
de la récolte; mais comme elle se disperse avant la moisson, elle ne
nuit pas à la qualité de la farine. Outre les graminées cultivées que
j ’ai citées, le charbon attaque un grand nombre de graminées sauvages
qu’il m’a paru inutile de relater en détail,
6 15a. Urédo du rnays. Uredo majdis.
U. segetum. var. «. DC. Enc. bot. 8 , p. 227. — Charbon du mays. Böse.
Dict. agr. 3 , p. 33g .— T ille t , Mém. acad. Paris, 1760, p. 254.—
Imhof, Diss. in-4. Argentor. 1784, ex Bibl. Banks. 3 , p. 43i . — Carrad.
Diss. in Giorn. pisan. 7 , p. 3o i ; 10, p. 265.
Je n’oserais pas affirmer d’une manière bien positive, que l’urédo
du mays soit une espèce distincte du charbon ; mais il présente des
phénomènes si différens dans sa végétation, que j ai peine à croire
à leur identité. Il attaque tantôt la tige a 1 aisselle des feuilles, tantôt
les fleurs mâles, tantôt les grains mêmes du mays. La partie attaquée
grossit et prend la forme d’une tumeur, d’abord charnue, puis
entièrement remplie d’une poussière noirâtre , inodore, et très-
abondante. Ces tumeurs ont depuis la grosseur d’un pois ou d une
noisette lorsqu’elles attaquent les fleurs mâles, jusqu’à celle du poing
et au-delà lorsqu’elles attaquent la tige on même le grain. Lorsqu’elles
sont parvenues à maturité, l’épiderme qui les recouvrait se
rompt au moindre choc, et laisse échapper la poussière. Cette plante
parasite est donc intermédiaire entre le charbon et la carie ; sa poussière
, comme celle du charbon, est inodore, composée de globules
fort petits : comme celle de la carie, elle naît à l’intérieur des grains,
pour se répandre ensuite au dehors. On trouve cette maladie dans
tous les champs de mays situés dans des lieux humides ou arrosés,
s t surtout dans les années pluvieuses.
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