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A M. DE LAMARCK,
"MEMBRE DE l/ lN S T ITU T ET DE LA i i G IO * p ’ h ONNEUR , PROFESSEUR
ADMINISTRATEUR a u MtisÉuM d ’ h i s t o i r e n a t u r e e e k .
M o n s i e u r e t r e s p e c t a b l e C o l l è g u e ,
Lorsque, d’après votre proposition, j’entrepris de donner
une troisième éditiôn de la Flore française, vous savez que je
ne me dissimulai nullement les difficultés de cette entreprise,
et que nous les avons souvent discutées ensemble. 11 n’existait
à cette époque que deux ouvrages destinés à donner une
idée générale des végétaux de la France : la Flore française
de M. Buchoz est si inexacte , si incomplète, tellement
dénuée de tout esprit de méthode et de critique,qu’elle était,
avec raison, considérée comme nulle. Là vôtre, Monsieur,
dont deux éditions attestaient le succès, était destinée à servir
d’essai et d’exemple de vôtre méthode analytique ; mais il
n’était pas entré dans votre plan d’inditjuer avec rigueur tous
les végétaux indigènes, et les localités dans lesquelles ils-
croissent. Cependant plusieurs bons oüvràges avaient fait
connaître lés plantes de certaines provinces : je profitai de
leurs secours.; j’y joignis lés notes recueillies dans nos herbiers
respectifs et dans ceux des principaux Botanistes de
la capitale, celles fournies par mes correspondans, et les.
observations que jJavais faites dans mes voyages. Au moyen
de ces sëcours, je parvins à donner la description et à indiquer
la patrie dè 4700 especes de plantes, c est-a-dire, environ
2000 de plus que dans les Flores publiées jusqu alors.
Malgré cette augmentation dans le nombre des plantes connues
en France, j’annonçai des-lors que de vastes provinces,
n’avaient point été suffisamment explorées, etqüe, dans celles,
mêmes qui sembloient le mieux connues-, il restait encore-
bien des additions à faire à la Flore française, soit parce que
les Botanistes étaient fort éloignés d’y avoir tout aperçu, soit
parce que l’insuffisance des descriptions et 1 incertitude de-
T qme V . «