Bagnols (Lapeyr.) Je l’ai reçue de M, Xatard , qui l’a cueillie dans
les Pyrénées orientales.
4320“. OEillet à fleurs géminées. Dianthus geminiflorus.
D, geminiflorus. Lois. Fl. gall. 726.
Sa tige est couchée à sa base, puis dressée, roide, haute d’un pied
et plus , bifurquée à son sommet une ou plusieurs fois : ses feuilles
sont linéaires—lancéolées , glabres , presque planes , dentelées sur
les bords, munies-d’une nervure, dont la base se prolonge sur la
tige , de manière que celle - ci paraît presqu’à 2 angles : les fleurs
sont rarement solitaires , le plus souvent géminées, sessiles ou portées
sur de courts pédicules; le calice est strié, muni de 4 écailles
ovales-lancéolées, acuminées , de moitié plus courtes que le tube,
ou égales à sa longueur : les pétales sont purpurins , glabres , dentelés
, presque laciniés sur les bords. If. M. Loiseleur a découvert
cette espèce sur les rochers dé Saint-Pé en Béarn : je ne la connais
point ; mais ce que je viens d’en dire , qui est transcrit de sa
description *5 me parait prouver qu’elle diffère suffisamment de
toutes les autres.
4322. OEillet deltoïde. Dflnthus deltoïdeus.
Flore albo. — D. glaucus. Lin. sp. 588. — Dill. elth. t. 298, f. 384.
Cette variété, qui ne diffère de l’espèce ordinaire que par sa fleur
blanche, est assez commune dans les basses Pyrénées.
4325“. OEillet de France. Dianthus gallicus.
D. arenanus. Thor. chl. land. 171. Lois. Fl. gall. 1 , p. 25i . DC. ic. gall.'
rar. p. 12 , t. 4 1* , non Lin. — D. gallicus. Pers. ench. i , p. 4g 5.
Sa racine, qui est longue et ligneuse , pousse plusieurs tiges
ascendantes , longues de 6 à 8 pouces, rameuses par leur base
seulement, terminées par 1 ou 2 fleurs ; les feuilles sont linéaires ,
obtuses, un peu réunies ensemble , et légèrement ciliées par la base , x
de couleur glauque; les fleurs sont terminales, pédonculées , d’un
rose pâle , quelquefois blanches ; leur calice est muni à sa base
de 4 écailles courtes, ovales, un peu mucronées ; les pétales ont
l’onglet long, la gorge glabre , le limbe fortement denté sur les
bords. If. Cette plante croît dans les sables maritimes de la France
occidentale depuis Bayonne jusqu’à l’embouchure de la Vilaine : elle
parvient dans l’intérieur des Landes jusque près de Saint-Séver. —
La plante de Linné, que M. Schrader a bien voulu m’envoyer, est,
comme je le soupçonnais , entièrement différente de celle de France}
par ses pétales , elle ressemble au D. superbus-, mais elle est uniflore,
naine et munie de feuilles radicales presqu’en forme d’alêne :
le D . arenarius des centuries de Hoppe ne me paraît qu’une variété
naine et uniflpfe du D . pluniarius, La plante décrite par Lemonnier,
et rapportée par Linné à son D . arenarius, parqît être le D. coesius ;
celle de Sauvages une variété naine du D . monspeliacus.
4327. OEillet des glaciers. Dianthus glacialis.
D. glacialis. Haenke, in Jacq. coll. 2 , p. 84. — D. dlpinus. Gilib. dem. r,
p. 5 5 , t. 161. Lam. Fl. fr. 2, p. 535. AU. ped. n. i 556. Fl. fr. ed. 3 ,
n. 4327. Lois. Fl. gall. 1, p. n5i , non Lin. — D. neglectus. Lois. not. 65.
j0. alpinus, fi. Lapeyr. Abr. pyr. 243.
Cette plante , qu’avec tous les botanistes de la France j’avais
désignée sous le nom de Z), alpinus , n’est pas celle à laquelle Linné
a donné ce nom : elle en diffère , i°. parce qu’elle a les feuilles toutes
linéaires et pointues, tandis que dans le vrai D . alpinus les inférieures
sont oblongues , et les supérieures, quoique linéaires, sont
obtuses ; 20. dans notre plante les écailles du calice sont au moins
aussi longues que le tube, tandis que dans celle de Linné elles sont
décidément plus courtes. Au reste, le vrai D . alpinus n’a point
encore été trouvé en France , tandis que le D . glacialis est assez
commun dans les sommités de toute la chaîne des Alpes en Savoie,
en Dauphiné, en Provence , en Piémont ; M. Pourret l’a trouvé
dans les Pyrénées au Paillerou.
4327“. OEillet sans tige. Dianthus subacaulis.
D. subacaulis. Vill. Dauph. 3 , p. 5o. Lois. not. 6 6 , t. 6 , f. 1. — D. 'Virgin/’
us. Gouan, herb. 225.
Cette espèce est la plus petite de tout le genre des oeillets : sa
souche , qui est dure et ligneuse , se divise en plusieurs petites branches
très-courtes , et terminées par un faisceau de feuilles étalées ,
courtes , dures , roides , étroites , pointues , et dont les bords , vus
à la loupe , ne présentent aucune aspérité ; les fleurs sont tantôt
portées sur de petits pédicelles simples et presque nus , comme dans
la figure citée , tantôt absolument sessiles au milieu des feuilles ;
leur calice a à sa base 4 écailles courtes , ovales, terminées par une
très-petite pointe : leurs pétales ont le limbe glabre , ovale , obtus ,
presque absolument entier et d’un rouge vineux. If. Celte petite plante
se trouve parmi les rochers vers le sommet du mont Ventoux , et
aussi, selon Villars , aux environs du Buis. Le D . virgineus, qui est
quelquefois presque aussi petit que celui-ci, en diffère par ses feuilles
plus droites , rudes sur les bords, et ses pétales crénelés.