Jes fleurs forment une panicule lâche dont les branches vont en se
bifurquant, et dont les pédicelles sont grêles , très-allongés , presque
tout-à-fait glabres ; le calice a ses phylles lancéolées, aiguës, chargées
sur le dos , à la fin de la fleuraison, d’uné crête ou carène aiguë ; les
pétales sont blancs, obtus, deux fois plus longs que le calice; la
capsule est ovoïde, à 6 dents, Elle est commune dans les lieux
pierreux et arides de la haute Provence, où elle a,été observée par
MM. de Suffren et Requien ; elle diffère de VA. hispida parce qu’elle
est beaucoup moins hérissée, qu’elle a les feuilles plus étroites, les
pétales plus longs, la capsule deux fois plus grosse, etc. On ne peut
la réunir avec VA. ruscifolia, qui est absolument glabre, et a lès
feuilles comme bordées par une nervure calleuse.
4420. Sabline des tourbières. Arenaria uligihosa.
J’ai publié la figure de cette plante dans mes Icori. pl. gall. rar,
p. 14, t. 46- Elle a été connue des auteurs , mais toujours rapportée
à des genres dont elle s’écarte par ses caractères; ainsi c’est le moeh-
ringia de Montin (Àmoen. acad. 2, p. 264. Fl. suec. ed. 1, n° 216);
c’est encore la sagina de Linné, (Fl. lapp. ed. 1 , n° i 5S), et enfin la
spergula stricta (Swarts in Schrad. journ. 1800, p. 2, p. 256); mais
elle diffère de ces genres, parce qu’elle a 1 o étamines, 5 pétales et
3 styles,
4423. Sabline à trois fleurs. Arenaria triflora.
/S. A.scapillacea. Ail. ped. n. 1705, t. 89, f. 2. — A. triflora, var. fl. Vill.
Dauph. 4 , P- (*24- — A. stolon fera. Vil], ined. — A. mixta. Lapeyr.
Abr. pyr. 255.
Cette variété se distingue de l’état ordinaire de VA. triflora en ce
qu’elle est plus grêle , plus faible , moins roide et moins dressée, que
ses feuilles sont plus planes , plus capillaires. Elle croit dans les fentes
des rochers dans les Alpes et les Pyrénées. La var. «s de cette espèce ,
qui se trouve dans divers points des hautes Pyrénées, a été indiquée
par M. Lapeyrouse sous les noms A'A. laricifolia, Abr. p. 255,
et A’A. triflora, p. 253.
4423a. Sabline à feuilles de Arenaria laricifolia,
mélèze.
A. laricifolia. Lin. sp. 607. Vill. Dauph. 3 , p. 62g.
/2. A. striata. Vill. Dauph. 3 , p. 63o , t. 47» non A il. — A , liniflora. Lin.
suppl.. 241. Jacq. eoll. 2 , p. 107 , t. 3 , f. 3.
Cette espèce a une souche ligneuse, tortueuse, rameuse, de laquelle
s’élèvent plusieurs branches dressées et herbacées ; les feuilles sont
en forme d’alêne, très-grêles, pointues, parfaitement glabres, et
celles des jeunes pousses sont réunies au sommet en une espèce de
faisceau qui ressemble un peu aux faisceaux que forment les jeunes
feuilles du mélèze, mais qui souvent se déjette un peu de côté ; les
tiges fleuries ont‘leurs feuilles opposées, écartées; elles se divisent
au sommet en 3 pédicelles, celui du milieu simple, les latéraux
simples, bi ou trifides; ces pédicelles, ainsi que les calices, sont
couverts, dans la var. a, d’un duvet très-court, cendré , nullement
visqueux ; ils sont chargés au contraire, dans la var /8rd’un duvet plus-
abondant, un peu plus foncé en cotileur et assez visqueux; les
folioles du calice sont oblongues, obtuses, munies de 3 nervures
fortement proéminentes ; les pétales sont blancs , oblongs , obtus, du
double plus longs que le calice ; la capsule s’ouvre en 3 valves. If..
Cette plante croît dans les lieux secs et arides des hautes Alpes, de..
l’Apennin, des Pyrénées : je n’oserois pas affirmer que les deux
variétés ne fussent peut-être deux espèces , mais elles ne diffèrent
que par leur viscosité , et l’exemple des A. tenuifolia, serpylli-
fo lia , etc., prouve que, dans ce genre, ce caractère est de peu d’importance.
44a 5a. Sabline en gazon. Arenaria coespitosa.
A. ctespitosa. Ehr. herb. 55. Wilcl, sp. 2 , p. 704.— A . saxatilis. Gmel.
Fl. bad. als. 2, p. 267. Eam. Dict. 5 , p. 571.
Je n’avais pas considéré cette plante comme distincte de V A . verna,
et peut-être en effet n’en est-elle qu’une variété ; elle n’en diffère que
parce qu’elle forme des touffes plus grandes, plus serrées, plus
feuillées à leur base, que ses tiges sont étalées et non roides et
droites, et que ses calices, et surtout ses pédoncules, sont presque
absolument glabres.Af. Elle croît dans les Alpes, les Pyrénées, les
monts d’Or, la vallée du Rhin, etc. Cette plante diffère de VA. saxatilis
par ses calices pointus et non obtus; au reste, je ne connais
point VA. saxatilis de Linné , et je doute qu’il soit possible de la
reconnaître autrement que par la vue de son herbier ; sa phrase
convient à plusieurs espèces, et notamment à notre A . laricifolia ;
mais les synonymes se rapportent à diverses espèces : aussi tous les
auteurs ont-ils appliqué ce nom à des plantes différentes. L’A . saxatilis
de Villars est, d’après un échantillon donné par lui, notre
A. mucronata, n® 4431 ; V A . saxatilis. dé Loiseleur est, d’après sa
propre observation, V A . setacea, n° 4429 > ceEe de Lamarck est,
d’après son propre herbier, VA. coespitosa.