
2S02. Germandrée renversée. Teucrium resupinatum.
J’avais indiqué cette espèce dans la Flore d’après un échantillon
de l’herbier de l’Héritier, intitulé : T. corhariense, Lapeyrouse , corolles
resupinatoe. Cette étiquette n’y est point transposée , car la
description de cette plante se trouve dans les manuscrits inédits de
l ’Héritier, avec le même nom placé comme il avait coutume de le
faire lorsqu’il était celui de la personne même dont il tenait la
plante; M. Lapeyrouse dit aujourd’hui (A b r ., p. 3a6 ) qu’il n’a
jamais envoyé cette plante à personne. Il paraît donc qu’elle ne croit
point dans les Corbières. Je ne puis du moins reconnaître la vérité
au milieu de ces deux assertions contradictoires.
2520. Hyssope officinal. Hyssopus qfjicinalis*
tT. Canescens. \
Cette variété a été trouvée par M. de Suffren aux environs de.
Salon en Provence , et méritera peut-être de former un jour une
espèce distincte , lorsqu’on se sera assuré que ses caractères se soutiennent
dans l’état de culture ; elle est beaucoup plus ligneuse , couchée
au moins à sa base , d’un aspect blanchâtre, et toute hérissée de
petits poils courts et nombreux sur la tige et toutes les parties foliacées
; ses fleurs se déjetlent d’un seul côté avec beaucoup de régularité.
L’hyssope ordinaire se trouve dans les provinces du sud-est
en Provence, à Barcelonnette ; en Dauphiné près Gap , sur le chemin
de Pont-d’Ain à Ambérieux (Sfat. ) , à Lons-le-Saulnier (Guiet.);
on le retrouve à Mantes près .Paris (Mer.).
2523. Nepeta à fleurs lâches. Nepeta nepetella.
Je l’ai cueillie parmi les rochers sur le revers méridional du Mont-
Cénis ; elle se trouve aussi dans les Pyrénées centrales , aux vallées
de Vénasque et de Pinède , d’où elle m’a été envoyée par M. Boileau.
24a4a- Nepeta violette. Nepeta violacéa.
N. violacéa. Lin. sp. 797. Wild. sp. 3 , p. 5i . Lapeyr. abr. 329. — BaxT.
ic. 601. — Bocc. mus. t. 36, fig. dext.
Sa tige est droite , haute d’environ 2 pieds , divisée en rameaux
opposés , quadrangulaire, à faces concaves ou en sillori, à angles
pubescens , souvent purpurins ; ses feuilles inférieures ont de courts
pétioles et sont oblongues, échancrées eft coeur ; les supérieures sont
sessiles , ovales-oblongues , toutes pointues, pubescentes , bordées
eie larges crénelures. Les épis sont allongés , formés de verlicilles
interrompus ; chacun de ceux-ci se compose de deux groupes de
fleurs pédiculées ; le pédicule est axillaire , bifide , et les fleurs sont à
peu près disposées en cime le long de ses deux branches ; les calices
«t les bractéoles sont un peu poilus ; les corolles glabres , d’un bleu
violet ; les lobes latéraux sont étalés If. Elle croît dans les Pyrénées
orientales notamment à la Llagpne de Mont—Louis, d’où elle in’a
été envoyée par M. Coder. On l’indique aussi dans les Alpes du
Dauphiné ( Vilh ) et du Piémont ( AU. ) ?
2525. Nepeta à large feuille. Nepeta latifolia.
M. Lapeyrouse a jugé à propos de changer le nom de cette espèce
que j ’ai publiée neuf ans avant lu i, pour lui donner celui de
N. g r a n d if lo r a , quoique sa fleur soit de grandeur médiocre dans ce
genre. Cette nepeta rie croît point aux environs de Narbonne, mais
dans les Pyrénées orientales, aux environs de Mont-Louis If.
2526. Lavande spic. Lavandula spica.
Pscudonardus quee vulgb spica. J. Bauh. hist. 3 , p. 280, f. 1. — L. latifolia.
G, Baah. pin. 216. — L. mas. Dale-i !i. Lugd. 920, f. 1. —
L. spica, fl. Lin. sp. 800. FI. fr. n. 2526. —- L. latifolia. Vill. Dauph. 2 ,
p. 3 6 3 . Wild. enum. 604. Lois. Fl. gall. 346. — L. spica. Ch a ix , in
Vill. Dauph. 1, p. 355.
f . Ramosa.
Le spic a une souche ligneuse , dure , divisée en rameaux dressés
, les uns courts , stériles, persistans , les autres longs, fertiles,
annuels ; les feuilles sont linéaires ou oblongues , élargies vers le
haut-, rétrécies à leur base, couvertes d’un duvet très-court, serré
et blanchâtre : celles des rameaux stériles sont un peu plus larges ;
toutes tendent à se rouler en dessous par leurs bords. Les tiges florales
sont très-peu feuillées, terminées par un épi allongé , simple
ou peu rameux , dont les verticilles sont interrompus, et dont la
sommité est souvent inclinée t les bractées sont linéairCSj presque sé-
tacées ; les calices sont fortement strié? , blanchâtres et non cotonneux
; la corolle est bleue, quelquefois blanche. La var. /3, qui paraît
produite dans les jardins par la culture , a l’épi très-rameux et
les feuilles des rameaux stériles, très-larges If. Ce sous-arbrisseau
croît dans les lieux secs et pierreux des plaines de la région des oliviers
en Provence et en Languedoc. Il y est connu des paysans, qui
en extraient, comme un objet de commerce, l’huile volatile de spic,
ou par corruption , d'aspic : il a été bien décrit par J . Bauhin , mais
tous les modernes ont transporté le nom de spic à la vraie lavande.
Chaix , qui seul les a bien reconnus , n’a pas été suivi, probablement
, parce que ses caractères différentiels étaient peu intelligibles ,
ayant mis bradais squarrosis pour scariosis.