Mais il était temps de songer au retour; le soled s’a-
baissait derrière la cbaîue des Orgues , et bientôt l’éclat
pbospborescent des lucioles allait seul eclairer leur cbemin
; on sait cpielle est daus ces contrées la multitude
de ces insectes lumineux : nos voyageurs, avant de rentrer
à la ville, purent se donner le plaisir d’un vrai feu
d’artifice,'car il suffisait d’un coup de baguette pour
faire jaillir de chaque buisson des milliers d’éhncelles
vivantes.
S a in t-D om in g u e e t P ra ya Grande.
Je me suis un peu étendu sur les détails de ces coui-
ses dans la campagne, parce qu’ils m’ont semblé propres
à donner une idée de la physionomie générale du pays.
11 me reste peu de cbose à ajouter pour compléter lès
traits qui doivent trouver place dans cette esquisse.
L’entrée de la baie de Rio-Janeii o est resserrée entre
deux rocbers abruptes, dont l’un,placé à gaucbe, doit à
saformelenomdePaf/2 de sucre, et dont l’autre supporte
le fort Santa-Cruz. La ville est située à trois milles environ
de cet étroit passage, dn même côté que \ePain de
sucre et le Corcovach. Les jolis villages de Saint-Domingue
et de Praja Grande se trouvent sur la rive opposée.
Ces deux villages, qui ne sont que la continuation l’un
de l’autre, avaient beaucoup moins d’importance il y a
quelques années, qu’ils n’en ont acquis depuis; Praja
Grtmde surtout. Cela tient à la préférence que les babilants
aisés de Rio-Janeiro accordent à celle partie de la
baie, où la plupart possèdent des maisons de plaisance,
qu’ils habitent lorsque leurs affaires ne les letiennent
point à la ville. Les communications, qui n’avaient lieu
autrefois que d’une manière irrégulière, au moyen de
mauvaises barques à voile, sont aujourd’luii rendues
faciles et commodes par des bateaux à vapeur qui partent
régulièrement toutes les heures de Rio-Janeiro et
de Saint-Domingue, et font la traversée en vingt-cinq
minutes. Le commerce s’y est développé par les mêmes
causes, et Praja Grande renferme aujourd’hui des
magasins considérables, où toutes les marchandises du
monde se trouvent entassées.
T ra v a u x sc ie o tiiiq u e s.
Nous avons vu qu’un obsei vatoire avait été établi à
Saint-Domingue, dans la cour d’un négociant français,
M. Constant, homme fort considéré d’ailleurs dans le
commerce dn pays. M. Chevalier s’y occupait des observations
magnétiques, concurremment avec M. Darondeau
, et partageait son temps entre celte étude el celle
de la géologie , dont il était nominativement chargé. Les
nombreuses carrières exploitées dans les environs, lui
rendirent plus faciles les explorations auxquelles il se
livra, dans cette première relâcbe, sur la constitution dn
sol brésilien ; ce qui ne l’empêcba pas de l’étudier aussi
dans d’antres directions, particiilièiement à l’île dos