Voici l'itincrairc que vous devrez suivie :
Kl) partant de Toulon , du 5 au lo janvier, vous ferez route
d’aliord pour Cadix, où M. lîarrot doit trouver \'exequatur ([uv
le gouverneiiieiit espagnol a remis, pour lui, à M. ramliassadetir
du lloi à Madrid, et qui lui est nécessaire pour exercer les
fonetioiis de consul de France à Manille.
De Cadix , où vous ne vous arrêterez que vingt-quatre lieuros,
vous vous rendrez directement à Rio-Jaiiciro, oiivous pourrez
arriver vers la lin de février. Votre relâche on ce port ne devra
pas sc [irolonger au delà do dix jours , temps que je crois devoir
stiflire pour renouveler votre eau, prendre des rafraîchissements
, régler vos montres et mettre la Bonite en état de continuer
son voyage. M. le contre-amiral Dnpotet, qui commande
la station du Brésil, sera prévenu de la destination de laBonite,
et il lui sera recommandé de vous fournir tous les moyens
nécessaires pour la mettre en état de repartir promptement de
Bio-Janoiro.
En allant de ce port au cap Horn, vous toucherez à Montevideo,
pour y prendre le chancelier du consulat de Guayaquil,
à qui l’ordre d'y attendre la Bonite a été récemment envoyé à
Biienos-Ayres où il se trouve maintenant.
Vous douhlercz très-prohahlement le cap Horn vers le milieu
d’avril, et vous arriverez au Chili dans lo cours du mois de
mai. Ce mois, ainsi que ceux de juin et de juillet,seront consacrés
à visiter les ports de Valparaiso, Lima et Guayaquil, et à
déharquer les agents consulaires destinés pour ces pays.
Mon intention avait été d’ahord de vous faire visiter ensuite,
à la côte N. O. du Mexiipie, les ports de San-Blas, M.azatlan et
il autres points du golfe de Califorine; mais les rapports de
divers navigateurs s'accordent à représeiiler que , depiiis le mois
de mal jusqu'en iiovcmhre, il règne dans ces parages des vents de
S. O. oiiiniâtres, que la mer y est grosso , les pluies ahondantes
et lo temps excessivement froid. Vous y seriez donc exposé à
tous les dangers de Thivernage, .sans trouver des compensations
suffisantes en moyens de recherches et d’instruction; car il
|)araît qii’à cette époque de l’année, la plupart des hahitants
de ces côtes se retirent dans l’intérieur des terres, afin d’échapper
aux ouragans et an mauvais temps qui rendent alors
tout à fait nulles les relations commerciales.
Vous aurez soin aussi de ne rester à Gnayaqnil que peu de
temps, et d’éviter pour la Bonite le moiiillage intérieur qui a
été si fatal, en i 8ü4 , â la corvette la Favorite, dont i 33 hommes
y sont tomhés malades de fièvres pernicieuses.
Kn quittant Cuayaquil, vers le milieu du mois d’aoùt, vous
arriverez, en septeinhre, aux îles Sandwich, où vous ferez une
courte station. Vous vous dirigerez ensuite sur Manille, où
vous ne devrez toutefois arriver qu’à la fin de novembre, afin
d’éviter de vous trouver dans ces parages au moment du reversement
do la mousson du S. O. an N. K., qui a lieu dans le courant
d’octobre.
Les mois de décembre et de janvier seront employés à sé-
jonrner à Manille et à visiter les côtes de la Chine et de la
Cochinchine ; mais il faudra quitter ces côtes vers le 15 février,
an plus lard, de manière à pouvoir profiler de la fin de la
mousson du N. E. pour sortir des mers de Chine par lo détroit
de Malacca et vous diriger vers le Gange, que vous devrez
atteindre en avril iSSy.
Après un séjour de peu de durée, vous quitterez ces parages
pour vous rendre à l’ondiehéry, d’où vous ferez en sorte de
partir avant lo mois de juin , afin de gagner Boiirhiin.