même genre dont la comète de Halley vient de nons rendre témoins.
Nos jeunes compatriotes peuvent donc se livrer avec zèle aux
observations que nous leur signalons. La question est importante
, et personne jusque ici ne peut se llatter de l’avoir définitivement
résolue.
A u ro re s b o réales.
Il est assez bien établi, maintenant, que les aurores polaires
ne sont pas moins fréquentes dans l’bémispbère Sud que dans
1 bemispbère Nord. Tout porte à penser que les apparitions des
aurores australes, et celles dont nons sommes témoins en Europe,
suivent les mêmes lois. Cependant, ce n’est là qu’une
oonjecture. Si une aurore australe se montrait aux officiers de
la Bonite sous la forme d’un arc, il serait donc important de
noter exactement les azimuts des points d’intersection de cet
arc avec l’borizon , et, à lenr défaut, l’azinnit du point le plus
etevé. En Europe, ce point le plus élevé paraît toujours situé
dans le méridien magnétique du lieu où se trouve l’observateur.
De nombreuses reeberebes, faites à Paris, ont prouvé que
toutes les aurores boréales, voire même celles qui ne s’élèvent
pas au-dessus de notre borizon, et dont nous ne connaissons
1 existence que par les relations des oliservatenrs situés daus les
régions polaires, altèrent fortement la déclinaison de l’aiguille
aimantée, l’inclinaisou et l’intensité. Qui oserait donc arguer du
grand éloignement des aurores australes, pour affirmer qu’aucune
defies ne peut porter du trouble dans le magnétisme de
notre béniispbere.ê En tout cas, l’attention que nos voyageurs
mettront à tenir une note exacte de ces pbénomènes , pourra
répandre quelques lumières sur la question. Des dispositions
sont déjà prises, en effet, afin que, pendant toute la durée de
la circumnavigation de laBonite, les observations magnétiques
soient faites à Paris, à des époques fort rapprocltées, et de manière
qu aucune perturbation ne puisse passer inaperçue.
A rc -e u -c ie l.
L’explication de l’arc-en-ciel peut être regardée comme une
des plus belles découvertes de Descartes; cette explication,
toutefois , môme après les développements que Newton lui
a donnés, n’est pas complète. Quand on regarde attentivement
ce magnifique pbéiiomène, on aperçoit, sous le rouge de
l’arc intérieur, plusieurs séries de vert et de pourpre formant
des arcs étroits, contigus, bien définis, et parfaitement
concentriques à l’arc principal. De ces arcs supplémentaires
(car c’est le nom qu’on leur a donné), la théorie de Descartes
et de Newton n’en parle point; elle ne saurait même s’y
appliquer.
Les arcs supplémentaires paraissent être un effet d interferences
lumineuses. Ces interférences ne peuvent être engendrées
que par des gouttes d’eau d’une certaine petitesse. Il faut aussi,
car sans cela le phénomène n’aurait aucun éclat, il faut que les
o-outtes de pluie, outre les conditions de grosseur, satisfassent,
du moins pour le plus grand nombre, à celle d’une égalité de
dimensions presque mathématique. S i, donc, les arcs-en-ciel
des régions équinoxiales n’offraient jamais d arcs supplémentaires
, ce serait une preuve que les gouttes d’eau s y détacheraient
des nuages, plus grosses et plus inégales que dans nos
climats. Dans l’ignorance où nous sommes des causes de ia
pluie, cette donnée ne serait pas sans intérêt.
Quand le soleil est bas , la portion supérieure de l’arc-en-ciel,
au contraire, est très-élevée. C’est vers cette région culminante
que les arcs supplémentaires se montrent dans tout leur éclat.
A partir de là, leurs couleurs s’affaiblissent rapidement. Dans
les régions inférieures, près de l’horizon et même assez liant
au-dessus de ce plan , on n’en aperçoit jamais de traces, du
moins en Europe.
11 faut donc que pendant leur descente verticale, les gouttes
d’eau aient perdu les propriétés dont elles jouissaient d abord.