iiaires. M. Vaillaul, se coiilbnuant aux inslruclious qui
lui avaient été données à ce sujet, eut grand soin de diriger
sa route de manière à passer dans le voisinage
des vigies donl je viens de parler. C’est ainsi que le 4
et le 5 mars, par uu très-beau temps, avec une mer légèrement
houleuse, la covyeUe 1(1 Bonite se trouvait à
petite distance des points où la carte de l’océan Atlantique
indique des vigies aperçues en i8 i3 e t J796; mais
ce fut en vain cpie des gabiers intelligents et de jeunes
elèves postés sur les barres de perroquet veillèrent nuit
et jour, pour ne laisser échapper aucun indice de la
présence de ces dangers; ils ne purent découvrir, ni
brisants, ni ces cliangements de couleur (jui dénotent
bal)iluellemenl l ’existence, soit de roclies à fleur d’eau,
soit de quelque liaut-fond. On ne saurait, au surplus,
conclure absolument de cette observation que les vigies
de 1813 et de 1796 n’existent pas; car on n’avait
sur la Bonile aucun moyen de déterminer avec une
exactitude suffisante la véritable position où se trouvait
la corvette. D’une part, en effet, l ’état du ciel s’était
constamment opposé à la détermination des longitudes
au moyen des distances des astres, et d’un autre côté,
la marcbe des chronomètres embarrpiés n’était pas assez
régulière, pour qu’on pût se fier entièrement à leurs indications.
INouvclle c a r te d u oai) H o rn , c o u s iru ile p a r M . D a ron d e au .
Mais si l ’hydrographie ne doit aucun fait nouveau
aux observations faites pendant cette traversée, les travaux
exécutés à bord par M. Darondeau dotèrent du
moins nos allas d’une carte nouvelle, dont Futilité ne
peut manquer d’être appréciée par les navigateurs.
M. Vaillant avait remarqué que, dans l’atlas de i Amé-
riijue méridionale, il n’existait cpi une seule carte (p u bliée
en l’an ix) de la terre de Feu et des côtes de Patagonie.
Or, envoyant combien cette carte est restreinte
en longitude, daus l’Estdes Malouines et dans l’Ouest des
côtes du Chili ; combien aussi elle offre peu d’étendue
dans le Sud du cap Horn, il avait été frappé des inconvénients
qui pouvaient résulter de son insuffisance pour
le service des bâliments destinés à doubler ce cap. H
songea dès lors â y suppléer par une carte nouvelle,
dont M. Darondeau pouvait puiser les éléments, tant
dans la carte ancienne de l ’an i x , que dans celle qui
accompagne les instructions nautiques du capitaine
P. P. King sur les côtes de Patagonie; et dans les notes
que renferme le recueil des Annales maritimes sur les
parages dn cap Horn.
An moyen de ces divers documents, M. Darondeau
parvint en effet à construire une carte détaillée, et présentant
assez d’élendne en longitude et en latitude pour
suffire à tous les liesoinsdela navigation dans ces mers.