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si l'Académie jugeait utile de profiter de cette circonstance pour
faire faire quelques recherches sur ces différents points, le commandant
et l’état-niajor de la Bonite s’en occuperaient avec
soin.
L ’Académie s’empressa, comme elle le devait, d'accepter
cette proposition, et nomma une Commission chargée de rédiger
les instructions qui devaient servir de base à leurs travaux,
et indiquer le sujet de leurs recherches. De plus, elle pria
M. le Ministre de joindre à fétat-major de la Bonite, comme
plus spécialement chargé des recherches d’histoire naturelle et
surtout de pbytologie, M. Gaudicbaud, qui ne s’est pas borné
à cela, comme notre rapport va le montrer, et qui a souvent
aidé les zoologistes d’une manière qui leur sera grandement
profitable.
Les instructions en zoologie portaient essentiellement sur un
assez grand nombre de lacunes importantes, que nos collections,
quelque riches quelles soient, présentent encore dans
la série animale, et sur plusieurs points importants de physiologie,
comme: i° la température de riiomine et des animaux
dans des circonstances convenablement appréciées; 2° la nature
de l ’air contenu dans la vessie natatoire des poissons; 3“ la
phosphorescence de la mer.
En exposant assez longuementles principaux i/ejfi/erate de la
science et de nos collections, nous étions loin de penser que
dans nn voyage qui devait être exécuté d’une manière aussi rapide
, et dont la mission principale n’était pas de faire des
recherches scientifiques, nos désirs, nos besoins seraient pleinement
satisfaits. L Académie, dans ces sortes d’instructions, ne
s adresse pas exclusivement à l ’expédilion seule à laquelle elle
les remet; elle a des prétentions plus élevées, et elle espère, par
là, stimuler le zèle de tous les amis des sciences, nationaux ou
étrangers , qu i, par leur position, peuvent satisfaire à quelques-
uns des points signalés par elle. Aussi, nous empressons-nous
de déclarer que , dans l’expédition de la Bonite, nos espérances
en zoologie ont été considérablement dépassées, et que les
efforts de MM. Eydoux et Souleyet, plus spécialement chargés
des recherches dans ce genre, aidés qu’ils étaient de ceux de
M. Gaudicbaud, ont été couronnés d’un succès d’autant plus
inattendu, et qui paraîtra d’autant plus grand que l ’on sera plus
à même d’apprécier les circonstances peu favorables où ils se
sont trouvés. C’est, au reste, ce qu’il sera facile de démontrer
par uncoup d’oeil historique sur f expédition et par l’énuinération
succincte des principaux objets qu’ils ont rapportés, avec
les dessins et les observations à l’appui que renferment leurs
portefeuilles, et qui, faits par les observateurs eux-mêmes,
ou par plusieurs officiers de fétat-major, sans prétentions
d’artiste , respirent dans leur exécution un grand air île
vérité.
En faisant l’observation que la Bonite, dans le cours de sa
circumnavigation, qui a duré 631 jours, en a passé 480 à la mer,
et i 5i seulement au mouillage, on devait tout naturellement
s’attendre à ce que les récoltes en mammifères et en oiseaux, non-
seulement ne seraient pas riches, mais surtout qu’elles ne seraient
pas importantes, et cependant il n ’en est pas ainsi; et
l’on peut dire que les naturalistes de l’expédition ont eu , per-
inettez-moi cette expression, la main heureuse, en rapportant
entre antres, cinq mammifères, types de genres nouveaux , que
nous ne possédions pas, on que nous ne possédions que d’une
manière incomplète et presque fâcheuse, ayant en effet quelquefois
le corps ou le squelette sans la peau.
Dans la famille des quadrumanes de l’ancien continent, nons
noterons plusieurs individus d’nne grande et lielle espèce de
guenon que nous pensons être le semnopithecns nestor de
Bennett.
Dans celle des makis, nous avons remarqué deux 011 trois
individus en bon état de conservation d’nne espèce de galéopi-
thèque, désignée, depuis longtemps, par M. Geoffroy Saint-
Hilaire, comme une espèce distincte, sous le nom de G. varie-
gatus, regardée cependant comme nue simple variété dn G.
ordinaire, par M. Temininck, et qui, d’après quelques particu-
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