doit ainsi, selon lui , éviler de sc Uouver refoulé vers la
cóle d’Afrique par les vents et les courants, cpii plus à
l’Est poiTenl dans celle direction. D’ailleurs, ajoule-t-il,
les Canaries se trouvant placées sur la limite des
veiils alizés dans le Nord , il est présumable qu’après
les avoir doublées, on commeiiceia à ressentir l’iu-
lluence de ces vents généraux , el (pi’on pourra continuer
sa route sur les îles du cap Vert. Si toutefois les
vents d’Ouesl se font eiicoi-e sentir , on aura toujours le
moyen d’alleiudre la région des vents alizés, en serrant
le veut tribord amures, avai\t que l’elfel des courants
ait pu entraîner le navire sur la côte d’Africpie. Ou
écliappera ainsi à l’obligation de manoeuvier constamment
, comme la Bonite, pour s’élevei- au vent el ne pas
tomber trop près de la côte. Ces observations semblent
justifiées par les nouvelles couliariétés cpie M. Vaillant
éprouva encore juscpi’au 26 février, l.es veuts de N. N. E.,
cpii s’étalent élevés au moment où la corvette francbis-
sait les dernières limites de l’arcbipel des Canaries, l’abandonnèrent
en effet cpielques instants après, el taudis
qu’il se flattait d’avoir enfin atteint les vents généraux cle
N. E . , l ’impitoyable bri.se d’Ouesl et du N. O. cpndûiiant
ses efforts avec Faction des courants , l’entrama de nouveau
vers la côte d’Afrique. Pendant plusieurs jours , les
variations incessantes dn lempset de la brise, les courants
el la boule venant du large, rendirent très-pénilde la navigation
de la corvette. 11 fallait manoeuvrer constamment,
pour se maintenir liors de portée du continent,
dont on longeait les côtes à une vingtaine de lieues cle
distance.
Le commandant aurait désiré, pour ne pas trop fatiguer
son équipage, diviser le service du bord en trois
cjuaiTs; mais nous avons vu quelques pages plus liaul ,
combien cet écpiipage élail faillie el inexpérimenté. Le
ncmdn'e devait suppléer à la force et à l’baliilelé; en
sorte cpie la moitié des hommes valides élail successivement
occupée tout entière. Cette circonstance, regrettable
sous un rapport , devint cependant fort utile jiour
exercer les matelots , dont l’iiislruction faisait ainsi de
rapides progrès. 11 eu coûta bien cpielques avaries , des
voiles déchirées, des cordages rompus, etc., mais là se
borna tout le mal, el du moins la santé générale n’en
souffrit pas.
P lu sie u rs o fficiers m alad es.
M. Fisquet et M. Chaptal fuient en cela moins heureux.
Le premier, atteint d’une angine, le second très-
fatigué par une broncbile aiguë, se IrouvèrenI pendant
cpielques jours hors d’état de faire leur service. M. l’o-
ibuau, élève de première classe, malade dès le départ,
n’avait encore pris part à aucun des exercices du hord,
et l’état-major de la corvette se trouvait ainsi affailxli momentanément
de trois de ses membres. Le commandant
lui-même, éprouvé par le temps peut-être, sans doute
aussi par les coiilrariélés c[u’il ressentait, n’élail pas