cime du Corcovado. Ces deux pitons, tolalemeul dépourvus
de végétation , s’élèvent au-dessus des masses
de verdure cpii les eiUouienl de toutes parts, pareils â
deux têtes de vautour, se dégageant nues et pelées de
la touffe de plumes cpii composent leur riche collier.
Entre elles, une gorge étroite forme un precipice, cjui
paraîtrait effrayant, sans les arbres gigantesques cpji
croisseut dans ses profondeurs et les remplissent d’un
épais feuillage. Un pont qui n’existe plus unissait alors
ces deux sommets jumeaux, et permettait ainsi d’arriver
à celui qui domine immédiatement le fort Saula-
Cruz et la passe, qn’on distingue à peine de celte éléva-
tion.
« Le soleil, jiarvenii au tiers de sa course, inondait de
lumière l’immense panorama qu’on découvre de ce
point, et qui passe à bon droit pour la plus belle vue
du monde. A droite, la vaste mer el son horizon sans
limites; en face , dans la direclion du cap Ncgro, une
plage magnifique s’étendant à perle de vue et enlrecou-
péJ de distance en distance de gracieuses collines ; a
gauche et derrière nous, des forêts majestueuses, uu
jiays richement paré de tout le luxe de la plus riante végétation
et partout agréablement accidenté; el plus loin,
pour servir de bordure au tableau, la chaîne àes Orgues,
avec ses sommets couverts de neige et ses glaciers, ou
se l éfléchissaient les rayons du soleil des tropiques.
« La baie de Rio-Janeiro , qui s’étendait à nos pieds ,
ne paraissait plus qu’un pelit lac, pareil à ceux que l’art
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