donnerait aussi occasion de faire des observations très-intéressantes.
Celte côte est peu eoiiuiie ainsi que l’intérieur du golfe.
Nous joignons ici uu extrait du rapport du capitaine Bénard
qui, en 1828 et 1829, a fait plusieurs voyages du Pérou en Californie,
et dont les observations pourront fournir des renseignements
utiles.
l i X T i i . v i ï d ’u n k a p p o b t a d b e s s e
A U M IN t S T B E D E L A M A R IN E , L E 19 A V B I L 1831, P A B M . B É N A B D ,
C A l'T T A T N 'E A U LO N O C O U B S ( D U H A V B E j.
T iiiv ersée d u P é ro u à la C alifo ru ie.
« Je dirigeai ma route pour couper la ligne par les loo degrés
de longitude Ouest ; j ’éprouvai des temps inconstants et ex-
. traordinairement variables : les vents alizés ne furent bien établis
que par les i 4 degrés de latitude Sud. Plus j ’approcbais de
la ligne, plus les courants me refoulaient à l’Ouest, et cela jusqu’à
71 milles par 24 heures ; mais quand je fus parvenu au
troisième degré de latitude Nord, ils cessèrent tout à coup.
« D’après le chevalier Romme, je devais trouver des vents
alizés de N. E. qui devaient me conduire jusqu’à 70 lieues de
terre; ces données sont fausses : point de vent d’Est dans ces
parages, mais vents de N. O. constants, entremêlés de quelques
calmes. De mai en novembre, vents de S. O. opiniâtres, mer
grosse, pluie abondante, temps excessivement froid. De novembre
en mai, vents de N. O. fixes, bonne brise, belle mer, temps
superbe. C’est ce que j ’ai constamment éprouvé dans trois
voyages consécutifs que j’ai faits dans ces parages. Nul indice
de vents généraux au Nord de la ligne, pour se rendre au golfe
de Californie.
«D’où il s’ensuit que les bâtiments qui viennent du Sud, daus
la belle saison, pour attaquer le golfe, lie doivent jamais, sous
aucune espèce de raison, terrir dans l’Est du cap Corientès ,
parce que, indépendamment des vents N. O. ineutiouués plus
haut, on rencontre sur les terres de Haxcala, de Mexico, de
Mechoacau et de la Nouvelle-Galice, des calmes plats qui durent
des deux ou trois mois sans interruption, et s’étendent
jusqu’à plus de 4° beues au large ; je crois même qu’il vaudrait
mieux atterrir (et c’est ce que j ’ai fait dans mes autres voyages)
sur le cap Sau-lAtcar, si l’on avait affaire dans le fond du
golfe ; mais il faudrait alors se mettre en longitude de bonne
beure, par exemple en coupant la ligne (dans laquelle j’ai toujours
eu des vents S. E. très-frais), et prendre connaissance,
s’il était possible, de l’île Soccora.
« Mais cette île est mal placée sur la carte (ancienne carte) du
grand Océan : sur cette carte, la longitude de Soccora est de
1 13° 17' Ouest du méridien de Paris : or plusieurs calculs chro-
nométriques m’ont donné pour longitude moyenne du centre
de cette île i i 4° 8' à l’Ouest du même méridien.
« Le port de Guaymas est superbe et à l ’abri de tous vents;
mais l’eau y est mauvaise et difficile à faire; on n’y trouve ui
bois à brûler, ni espares pour faire des boute-dehors de bonnettes
; l’entrée du port est très-difficile à trouver pour celui
qui n’y est jamais venu, par la raison que l’île de l’ ajaros, qui
est devant, paraît de la pleine mer confondue avec les terres de
l’intérieur, ce qui ne laisse voir aucun passage. L’île des Paja-
ros est blancbe, du moins dans certains endroits : c’est la seule
terre de ces parages qui soit de cette couleur.
II ne faut pas craindre d’approcher ; la terre est saine, et
l’on peut passer à toucher toutes les pointes. Il est rare que
l’on puisse attraper le mouillage à la bordée ; mais 1 on peut
louvoyer facilement dans la passe. On mouille par quatre ou
cinq brasses d’eau, fond vase et sable.
« Dans tout le golfe il fait en général beau temps d’octobre
en juillet; les vents dominants sont alors de l’O. N. O. au
N. N. O. : souvent aussi on y éprouve des calmes; mais de la
mi-juillet en octobre, il y a souvent des orages qui apportent
de forts tourbillons de tous les points de 1 horizon, et notamment
du S. E. à l’E.