D e r n ie r s m o m e n ts d e la r e lâ c h e .
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Les trop courtes journées de la relâche s’écoulaient
rapidement au milieu des travaux de tout genre et
des observations intéressantes qui occupaient les voyageurs
de la Bonite. M. Vaillant s’efforcait, par son
activité, de racheter la brièveté obligée de son séjour,
et il menait de front les soins qu’exigeait le service de
son bâtiment avec les devoirs de politesse que lui imposait
sa position. Le i6 juin il réunit à un dîner à bord
de la corvette M. le capitaine Beecbey, son lieutenant et
quatre négociants français établis à Valparaiso. 11 reçut,
le 19, la visite du |gouverneur de la place, ([ui fut
accueilli au bruit du canon avec les honneurs dus
à son rang. Chaque jour, depuis son arrivée, les visites
à faire ou à recevoir prenaient une partie du
temps, mais elles ne détournaient point son attention
des affaires plus importantes qu’il eut à traiter avant
son départ.
Déjà les vivres et l’eau que la Bonite devait prendre
étaient rendus à bord. Le commandant avait tenu à ravitailler
complètement son bâtiment à Valparaiso, parce
que la plupart des denrées se trouvent sur ce point en
plus grande abondance et à des prix moins élevés que
dans tous les autres ports de la mer du Sud. L’eau, sans
y être très-bonne, s’y fait du moins facilement, et se paye
une piastre le tonneau. Voici du reste l’état des denrées
qui furent achetées pour le service de la Bonite, avec findicalioii
de leu r prix.
F a rin e ................... 4400 kilo g r. à 4- le quintal de France.
B iscu it................... 7899 — 5 —
L ard sa lé .............. 1660 — 12 —
B oe uf salé............. 222 — 7 —
From age................ 186 — I I —
L égum es............... 2o5g — I 4 —
R iz ........................... 449 — 5 —
C hocolat............... 5 — 20 —
R aisiné................... I I — » — '
B ois......................... i 5 stères à 3 2 le stère.
C harbon de terre 1444 kilogr. à 18 le tonneau.
Eau....................... 55 tonneaux I —
Sangsues................ 20 douzaines 0 7 la douzaine.
V iande fra îc h e .. j 5 4 le quintal.
Pain fra is..............'
j journaliers. 5 4 —
Mais si la relâche à Valparaiso est avantageuse pour
le ravitaillement des navires, elle n’est pas sans inconvénients
sous d’autres rapports. Les capitaines qui négligeraient
d’avoir l’oeil sur leurs équipages, pendant le
séjour qu’ils font en ce port, s’exposeraient à y laisser
une partie de leurs matelots; et leur vigilance même ne
les met pas toujours à l’abri des désertions, ainsi qu’on
le verra dans le chapitre suivant.
B o nite. — lielatinn du vo ya ge .