leur étaieni acliessées, comme aux compliments flatteurs
dont les femmes ont partout le secret, et qui réussissent
si bien à enivrer l’iiomme le moins vaniteux. Or, c’élait
la première fois, depuis le départ de France, que de
telles jouissances leur étaient accordées. Qu’on juge du
prix qu’elles devaient avoir pour de pauvres exilés. La
soirée se passa delà manière la plus agréable, et cliacun
eu rentrant à bord en emporta de gracieux souvenirs L
R e p rise des tra v a u x scieutifîq u es.
Cependant le plaisir ne pouvait faire oublier le devoir,
el dès le lendemain tout était disposé pour reprendre au
(iliili les études qui avaient occupé les précédentes relâches.
On établit l ’observatoire dans la cour spacieuse
d’une maison du cpiartier de l’Â lmendral, appartenant
à MM. Green et Macferlane. Le gouverneur de Valparaiso
avait bien voulu permettre que les officiers de l’expédition
se livrassent à leurs travaux dans le fort San Antonio;
mais ce lieu ne pouvait convenir, à cause de l ’in-
(lueuce qu’auraient exercée sur l’aiguille aimantée les
nombreux objets en fer réunis dans le fort; le commandant
le remercia de son offre et n’en profita pas.Tandis
,(|ue M. Darondeau et les officiers attachés au même
service procédaient dans l’Almendral aux observations
de pbysitpie et de magnétisme terrestre, la botanique
' H. Fisquet, journal particulier.
et la zoologie occupaient de leur côté MM. Gaudicbaud ,
Eydoux et Souleyet. M. Chevalier étudiait la conslitu-
lion géologique du pays. MM. Lauvergne el Fisquet en
dessinaient les sites pittoresques.
L a v ille tie V a lp a ra iso .
Pendant tout le temps que la Bonite passa sur la rade
de Valparaiso, ces diverses occupations remplirent toutes
les heures de la journée ; le soir on se reposait en visitant
la ville et en prenant part aux plaisirs qu’elle pent
offrir aux voyageurs. Il faut dire, pour être vrai, que ces
plaisirs ne sont pas très-variés. Il n’y a là ni salle de
spectacle, ni musée, ni aucun établissement important
digne de fixer l’attention des étrangers. Le bâtiment
de la douane, qui de loin paraît quelque cb o se , n’est
lui-même qu’une maison en jilancbes blanchies a la
chaux comme toutes les au tre s'. Les églises, plus ou
moins remarquables partout ailleurs dans les pays an ciennement
soumis à la domination espagnole, participent
ici forcément du caractère général des constructions
du pays, et cela doit être; car si un monument
quelque peu ambitieux venait à s’élever un jour, le lendemain
u n tremblement de terre l’aurait fait disparaître,
comme a disparu le cliâteaii {Castillo grande) qui dominait
la ville. La crainte de ce redoutable fléau a soumis
V oir, dans l’Alhnm h isto riq u e , la planche u" i8 .