inviter nos jeunes navigateurs à veiller attentiveiueut à tout ce
qui pourra apparaître dans le firniaïueut du to au lOnovenibre,
que les observateurs qui, favorisés par une atmospbère sereine,
ont attendu le pbéiiomène l’aunée dernière ( i 834), en ont
aperçu des traces manifestes, daus la nuit du 12 au i 3 novembre
L u m iè re zo d ia c a le .
La lumière zodiacale, quoiqu’elle soit connue depuis près de
deux siècles, offre encore aux cosmologues un problème qui
n’a pas été résolu d’une manière satisfaisante. L’étude de ce
pbéiiomène, par la nature même des cboses, est principalement
réservée aux observateurs placés dans les régions équinoxiales;
eux seuls pourront décider si Dominique Cassini s’était suffisamment
défié des causes d’eiTeur auxquelles 011 est exposé
dans nos atmospbères variables ; s’il avait pris en assez grande
considération la pureté de l’air, lorsque dans son ouvrage il
annonçait
ï D e p u is q u e ce ra p p o r t a é té lu à l’A c a d ém ie , M . B é ra rd , l ’u n d es officiers les
p lu s in s tru its d e l à m a rin e f ra n ç a is e , m ’a fa it l’am itié d e m ’a d re sse r l’e x tra it c i-a p rè s
d u jo u rn a l d u B ric k le L o ir e t . M . B é ra rd é ta it le e o m m a n d a u t de ce n a v ire .
« L e i 3 n o v em b re i 83i , à 4 h e u re s d u m a tin , le ciel é ta it p a rfa ite m e n t p u r , la
a ro s é e trè s -a b o n d a n te , n o u s avon s v u u n n o m b re co n sidérab le^,'d ’éto iles filan tes e t
<« d e m é té o re s lu m in e u x d ’u n e g ra n d e d im en sio n ; p e n d a n t p lu s de 3 h e u re s , il s’en
« e s t m o n tr é , te rm e m o y e n , d e u x p a r m in u te . U n de ces m é té o re s q u i a p a ru au zé-
« n i t h , e n fa isa n t u n e é n o rm e tra în é e d irig é e d e l’E st à l’O u e st, n o u s a p ré s e n té u n e
« b a n d e lum in e u se trè s -la rg e (ég ale à la m o itié d u d iam è tre d e la L u n e ), e t où l ’ou
« a trè s -b ie n d istin g u é p lu s ie u rs d es c o u le u rs d e l’a rc -e u -c ie l. Sa tra c e e st re sté e v isi-
« b le p e n d a n t p lu s d e six m in u te s.
« N o u s é tio n s a lo rs s u r la c ô te d ’E s jia g n e , prè.s d e C a rtb a g è u e :
T h e rm o m è tre dan.s l’a i r . . . 1 7 °,o
B a ro m è tre .....................................28’“’ »
T e m p é râ t, d e la m e r . . . 18®,5 c e n t.
A in si se c o n firm e , d e p lu s e n p lu s , l’e x iste n c e d ’u n e zo n e com p o sé e d e m illio ns de
p e tits c o rp s d o n t les o rb ite s re n c o n tr e n t le p la n de l’é c lip tiq u e v ers le p o in t q u e la
l c r r e v a o c c u p e r to u s les a n s , d u 11 a u i 3 n o v em b re , C ’est u u n o u v e a u m o n d e p la n
é ta ire q u i c om m e n c e à se ré v é le r à n ou s.
Que la lumière zodiacale est constamment plus vive le soir
que le matin ;
Qu’en peu de jours sa longueur peut varier entre 60 et 100°;
Que ces variations sont liées à l’apparition des tacbes solaires,
de telle sorte, par exemple , qu’il y aurait eu dépendance
directe et non pas seulement coïncidence fortuite, entre la faiblesse
de la lumière zodiacale en 1688 , et l’absence de tonte
tacbe ou faculesur le disque solaire, dans cette même année.
Il nous semble donc que l’Académie doit désirer que les
officiers de la Bonite, pendant toute la durée de leur séjour
entre les tropiques, et quand la lune n’éclairera pas, veuillent
bien, soir et matin, après le couclier du soleil ou avant son
lever, prendre note des constellations que la lumière zodiacale
traversera, de l’étoile qu’atteindra sa pointe, et de la largeur angulaire
du phénomène près de l’horizon, à une hauteur déterminée.
il serait sans doute superflu de dire qu’il faudra tenir
compte de l’heure des observations. Quant à la discussion des
résultats, elle pourra , sans aucun inconvénient, être renvoyée
à l’époque du retour.
Nous n’ignorons pas, et déjà, comme on a pu voir, nous
l’avons insinué, que de très-bons esprits regardent les résultats
de Dominique Cassini comme peu dignes de confiance. Il leur
répugne d’admettre que des changements physiques sensibles
puissent s’opérer simultanément dans l’étendue immense que
la lumière zodiacale embrasse : suivant eux, les variations d’intensité
et de longueur signalées par ce grand astronome n’avaient
rien de réel, et il ne faut en chercher l’explication que
dans les intermittences de la diaphanéité atmosphérique.
Il ne serait peut-être pas impossible de trouver, dès ce moment,
dans les observations de Fatio, comparées à celles de
Cassini, la preuve que des variations atmosphériques ne sauraient
suffire à l’explication des phénomènes signalés par l'astronome
de Paris ; quant à l’objection tirée de l’immensité de
l’espace dans lequel les changements physiques devraient s’opérer,
elle a perdu toute sa gravité depuis les phénomènes du