136 Vo y a g e
Après avoir obtenu les autorisations nécessaires, un observatoire
fut élalili au fort Villegagnon, et un autre à
Saint-Domingue, dans une cour que M. Constant, négociant
français, établi depuis longtemps au Brésil, avait
bien voulu mettre à la disposition de l ’expédition. Le
premier de ces observatoires servit aux opérations astronomiques,
tandis que dans le .second on étudiait la
marcbe de l’aiguille aimantée.
Les instructions émanées du dépôt général des cartes
et plans de la marine, recommandaient de profiter du
passage de la Bonile à Rio-Janeiro pour déterminer, si
l ’on en avait le temps, la position exacte des îles et des
rocbers qui se trouvent en avant de l ’entrée, en cboisis-
sant pour point de station le pbare de Vile Baze, dont
on prendrait exactement la longitude et la latitude.
De vaines tentatives furent faites pour répondre à ce
voeu. Malgré le beau temps qui régna presque constamment
pendant toute la relâcbe, et le calme babituel que
présentait l ’intérieur de la baie, le vent était assez fort
au dehors pour ne pas permettre d’y envoyer une embarcation.
M. Vaillant eut recours à l ’amiral, qui mit
le brick le Bisson au service des observateurs ; mais ce
brick lui-même, repoussé par le vent et pai' la marée , fut
obligé de rentrer, sans avoir pu remplir sa mission.
Force fut d’y renoncer, et de laisser aux officiers de la
division stationnaire le soin et le mérite de ce travail hydrographique.
Les observations météorologiques , commencées dès
d e l a b o n it e . 137
le lo février , en vue des côtes d’Espagne, el non interrompues
depuis, continuaient d’ailleurs a b o rd pendant
la relâche, et étaient soigneusement notées.
Une partie des officiers, et particulièrement MM. Darondeau,
Chevalier et Toucbard, étaient chargés de ces
divers détails.
D’autres, plus favorisés , purent se joindre aux naturalistes
de l ’expédition, et les accompagner dans leurs
courses à terre, à la quête des richesses dont tous les
règnes de la nature se sont plu à doter ce beau pays.
Nous suivrons ces derniers, en rappelant leurs souve-
niis.
L a v ille d e U io -J a n e iro .
11 était déjà nuit, quand, à peine arrivés, nos voyageurs
mirent pied à terre. L ’heure pouvait paraître peu
favorable pour voir une ville où l’usage des réverbères
était encore parfaitement inconnu ; beureusement pour
desboramesqu’excitaitune curiosité impatiente, les principaux
édifices se trouvaient illuminés ce jour-là, en l’bon-
neur de l’anniversaire de la proclamation de la constitution
brésilienne, qu’on devait célébrer le lendemain.
Ce fut donc à la lueur des lampions, que nos Messieurs
purent voir en débarquant, sur une place d assez
peu d’apparence , le palais impérial , qui n en a
pas davantage, et qui n’étonne que par son excessive
simplicité. Empressés de parcourir la ville, ils visitèrent