faut-il pas (pielques jours pour observer comment se
balance sur sou pivot votre aiguille cle déclinaison, d inclinaison
etc.; et vous, M. Gaudicbaud, n’y a-t-il pas
ici cpielques feuilles de n’importe quoi, dont vous puissiez
enricliir vos beiliiers? La science. Messieurs, la
science! on ne peut rien faire sans relâcher; si le ca[)i-
taine l’oubliait, lui cpii doit penser à tant d’autres
choses. — Eh bien? — Eh bien, il faut le lui dire. Moi,
|iendant que vous explorerez la côte et les champs, je
ferai des observations sur les moeurs et coutumes des
babilaiits; c’est un travail que j ’ai déjà commencé
autrefois, e t ..............— Vous parlez à merveille, commissaire
; il est vraiment dommage que le commandant
ne soit pas de votre avis ; mais le cap Horn ne
lui sort pas de la tête; il y pense le jour, il en rêve la
nuit. Sans compter les calmes de la ligne qui peuvent
encore nous retenir indéfiniment à rouler, sans bouger
de place , comme nn enfant dans sa barcelonnette.
— Les calmes, bah! raison de plus: si nous devons
trouver des calmes sous la ligne, mieux vaut arriver à
la fin qu’au commencement, et passer ici joyeusement
le temps que nous perdrions à nous ennuyer là-bas.
A rriv ée à C a d ix , le i4 fé v rie r, à 6 h e u re s d u so ir.
Messieurs, voilà Cadix; il est six heures, nous arriverons
avant la nuit; on force de voiles; le pavillon
pour appeler un pilote est hissé au mât de misaine.—
Attendez : voilà le pilote! on met en panne pour le laisser
accoster, il moule à bord — Maisquoi! esl ceque
nous allons mouiller en dehors de la rade? j ’enlends le
fatal commandement : l’ancre tombe, la chaîne file,
nous sommes arrêtés.
En effet, le soleil étant déjà couché, le pilote, en
arrivant k bord, avait proposé à M. Vaillant de mouiller
la corvette à l’entrée de la lade, en face de Rota. La
marée descendante et le vent qui soufflait de terre ne
permettaient pas de songer à entrer pendant la nuit; et
quoique le commandant eût déjà pensé à rester sons
voiles, en attendant le jour, l’assurance donnée par le
pilote que la corvette ne courrait aucun risqueà ce mouillage,
et la perspective de pouvoir de là appareiller plus
facilement, dès qu’il serait libre de partir, le déterminèrent
à accepter la proposition du marin espagnol.
La Bonite laissa donc tomber son ancre de bâbord
sur un fond de sable et de vase à i 3 brasses de profondeur.
Il était en ce moment six heures et demie du
soir; on fila 60 brasses de chaîne; toutes les voiles
furent serrées, aussi promptement que le permettait la
faiblesse d’un équipage inexpérimenté ; et il fallut se décider
à attendre au lendemain pour communifpier avec
la terre.