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 pose  (le (juatre  lames  rayoïmaiu à  angle  droit  du  centre à la cir-  
 eonierenoe,  et  se  dessinant  par  conséquent sur  la  coupe transversale  
 en  croix grecque.  Il a  trouvé que  les  espèces de ce niênu-  
 groupe qui  croissent  sur  les  bords  dn  Gnayaqnil, portent régulièrement  
 le  nombre  de  leurs  lames ligneuses  de  quatre à buit,  
 de bmt  à  seize,  et peut-être  encore  à  un  cbiffre  plus  élevé. 
 Ce  type  anomal  n’ajipartient  pas  uniquement  à  l’Amérique  
 du Sud  :  le  célèlire bistorien  de  hi Flore des Moluques, Rumpbf,  
 qui florissait  au  dix-septième  siècle,  l’a  observé dans une bigno!  
 macee,  dont  il donne  la  figure. M.  Gaudicbaud  incline  à  croire  
 que  tous  les  spatbodea  qui,  daus cet arcbipel, forment des  lianes  
 d une  longueur  démesurée,  portent  ce même  caractère. 
 Des  espèces  américaines  des  genres paullinia,  serjania,  car-  
 dio-spermum,  toutes  plantes de  la  flimille  des  sapindacées,  ont  
 (mcore  offert  à  notre  voyageur  de  nombreux  exemples  de  ces  
 tiges,  qui  semblent  être  un  composé  de  jikisieurs tiges  greffées  
 ensemble.  Dans toutes  les  contrées  asiatiques  qu’il  a  explorées,  
 les cardio-spernmm seuls  lui  ont  rejirésenté  ce  type. 
 La  rapidité  dn  voyage,  les  rares  et  courtes  relâclies,  les  fatigues  
 inséparables d’une  telle  expédition,  la  difficulté  de  disséquer  
 et  d’observer  sur  le  plancber mobile  du  bord,  n’ont pas  
 einpecbé M.  Gaudicbaud  de  se  livrer  aux  reeberebes  les  plus  
 pénibles,  et  qui  semblaient,  par  leur  nature,  ne  pouvoir  être  
 poursuivies  que  dans  le  silence  et  le  repos  du  cabinet.  Partout  
 où  il  a  trouvé  pour  asseoir  tant  bien  que  mal  son microscope,  
 il  a fait,  selon  l ’occurrence, de l’anatomie,  soit  animale,  soit  végétale. 
   Il  nous  rapporte  un  travail  microscopique sur  l’organisation  
 de  plusieurs  tiges  anomales,  et  notamment sur  celle  des  
 «e/jOTi/ici, dont il a recueilli  cinq espèces  très-remarquables.  Il  a  
 découvert dans certaines orchidées  un  tissu  composé  d’utricules  
 allongées,  roides,  sinueuses,  non  déroulables,  renfermant dans  
 leur  cavité  un  liquide  onctueux  de  couleur  d’ambre.  Il  a  reconnu  
 dans  Xadansonia pellata  l’existence  d’une  sorte  de  vaisseaux  
 rampant  entre  les  souches  ligneuses,  et  dont  il  ne pense  
 pas  qu  aucun  phytologiste  ait  encore  fait  mention.  Ces  vaisseaux  
 lui  ont paru  si  extraordinaires ,  que,  de prime  abord ,  il  
 les  a pris  pour  les fdets  radicnlalres  de  quelque  plante  parasite.  
 L ’énorme  tronc  de  boabab,  que  S.  A.  R.  M.  le  duc  de  Join-  
 ville  fait  transporter  dans  ce  moment  du  Sénégal  en  France,  
 nous mettra  peut-être  à même de  vérifier  ce  fait  curieux. 
 La  plupart  des  graines  qui  nous  viennent  d’outre-mer  ne  
 germent point. Nous  avons donc rarement foccasion d’observer  
 certaines germinations exotiques qui, bien connues,  éclaireraient  
 â  la  fois  la  physiologie  végétale  et  la  botanique.  Pour  obtenir  
 cet  avantage  dans  un  voyage  de  circumnavigation,  le  seul  
 moyen  est  de semer des graines à bord;  c’est ce  qu’a fait M. Gaudicbaud. 
   Durant  les  traversées,  il  a  épié  toutes  les  phases  de  la  
 germination  dans  une multitude  d’espèces ;  nous  n’indiquerons  
 (¡ne les  exemples  les plus  remarquables  :  le  dracoena  draco ; ses  
 graines  avaient été  recueillies  à  Cadix;  trois  jeunes  pieds  ont  
 fait le tour du monde. Le palmier du  Cbili  {cocos molinii)  :  trois  
 pieds  vivants  sont  également  arrivés  en bon  état  à Paris;  c’est  
 une  précieuse  acquisition  pour  le  Jardin  du  Roi.  Le  cocos  nu-  
 cifera, les aracuuria brasiliensis  et  chilensis. De nombreux palmiers  
 et pandanus  des  jardins  de  Calcutta,  de  Pondichéry,  de  
 Bourbon.  Le  santalum  album,  le  cycas  circinalis,  le  gyrocar-  
 pus,  le  tacca  pinnatifida,  et  une  lécythidée  de  Pulo-Penang,  
 dont la germination  est plus  extraordinaire  encore  que  celle  du  
 Lecythis  allaria,  dont  nous  devons  la  connaissance  à  M.  Au-  
 bert  du  Petlt-Thouars. 
 Les  fleurs,  les  fruits,  et  autres  parties  des  végétaux  conservés  
 dans  l’alcool,  forment  une  collection  de  trente-six  à  quarante  
 bocaux. 
 Les  fruits  secs  et  les  graines  enveloppées  dans  des  feuilles  
 d’étain  recouvertes de  cire, pour  ôter tout accès  à  l’air et à  t  humidité, 
   sont  en  très-grand  nombre.  Parmi  les  dernières,  nous  
 citerons  vingt-quatre  variétés  de  riz  de montagne  qui  viennent  
 de Manille,  et  dont  i!  est  à  propos  de  tenter  la  culture  en  Algérie. 
   L’administration  dn  Jardin  du Roi  a  d(qà  pris  des  mesures  
 à  cet  effet.  Nous  citerons  aussi  des  graines  de  legumes  de