loupe envoyéeà terre pour faire de l’eau, et, cette circonstance
favorisa sa fuite; mais taudis que ce marin saisissait
ainsi l’occasiou favorable, d’autres, à boid , méditaient
un projet plus audacieux j)our arriver au même but.
Le 16 ju in , à 5 benres du niatin, M. Pironnean, en
montant sur le pont, remarqua avec étonnement qu’une
des embarcations avait disparu. Qu’étail-elle devenue?
C’est ce que ne purent dire ni l’officier, ni l’élève de
(piart, ni même la sentinelle qui montait la garde à l’entrée
de la dunette. Personne n’avait rien vu; et pourtant
comment supposer qu’elle eût été enlevée sans éviler
l’attention de ceux que leur service retenait sur le pont!
On fit l ’appel de l’équipage: sept bommes manquaient;
c ’étaient le contre-maître Astia et les matelots Parau,
Créabot, Gignoux, Antboine, Courgelongue el Glou. La
disparition du canot était expliquée; ces bommes s’en
étaient servis pour déserter. M.Vaillant expédia aussitôt
à leur recbercbe sa yole e lle canol major. Bientôt, sur
une plage éloignée, on aperçut l’embarcation abandonnée.
Un Guaco se tenait près de là : on se saisit de lui,
espérant en tirer quelques renseignements; ce fut en
vain : le Guaco n’avait vu personne.
Le commandant de la Bonite, en recevant ce rapport,
s’empressa de réclamer l’assistance du gouverneur pour
retrouver les déserteurs , dont il donna le signalement.
Quelques minutes après, douze cavaliers armés du lacet
étaient à leur poursuite.
Le 21, dans la matinée, trois des fuyards furent ramenés
au ])ort. Mais ils réussirent à s’évader de nouveau,
el à se perdre dans les quebrades, où il fut impossible
de les découvrir ce jour-là.
Ils ne purent, toutefois, se soustraire longtemps aux
recliercbes dirigées contre eux, et, le 22, ils furent conduits
à bord de la corvette avec les trois autres matelots
compagnons de leur fuite. Mais on ne retrouva pas le
tpiartier-maître Astia.
Les malbeureux avaient déjà payé cbèrement une
folle équipée. Assaillis par de.s brigands à quelques lieues
d e là ville, tandis qu’ ils se dirigeaient vers QuiUota, ils
furent dès les premiers pas rudement maltraités, dévalisés,
et forcés de se séparer. Ils erraient sans liul et sans
res.source, quand les cavaliers lancés sur leurs traces
parvinrent à s’emparer d’eux. Ce n’élait, toulelois, qu’un
prélude aux cbâtiments dont les lois maritimes punissent
la désertion, surtout lorsqu’elle est accompagnée de la
circonstance aggravante de l’enlèvement d’une embarcation
.
Dès leur arrivée à bord, le conseil de justice fut assemblé
sur le gaillard d’arrière, et les coupables comparurent
devant lui pour être jugés eu présence de toul
l’équipage.
Interrogés sur les molifs et les circonstances de
leur fuite, ils rejetèrent sui- le ([uartier-maîlre Astia
la pensée du complot dans lequel ils s’étaieul laisse
entraîner.
Astia chercbaitdepuis longtemps l’occasion de prendi e