il faut quelles soientsorties des conditions d’interférences
cacesfA faut qu’elles aient beaucoup grossi.
N’est-il pas curieux, pour le dire en passant, de trouver
dans un pbenomène d’optique, dans une particularité de l ’arc-
en-ciel , la preuve qu’en Europe la quantité de pluie doit être
d autant moindre, qu on la reçoit dans un récipient plus
élevé !
L’augmentation de dimension des gouttes , on ne peut guère
en douter, tient à la précipitation d’humidité qui s’opère à leur
surface à mesure qu’en descendant de la région froide où elles
ont pris naissance, elles traversent les couches atmosphériques
de plus en plus chaudes qui avoisinent la terre. Il est donc
à peu près certain que, s’ilse forme danslesrégions équinoxiales
des arcs-en-ciel supplémentaires, comme en Europe, ils
n’atteindront jamais l ’horizon; mais la comparaison de l’angle
de hauteur sous lequel ils cesseront d’y être aperçus, avec l’angle
de disparition observé dans nos climats , semble devoir con-
duire à des résultats météorologiques qu’aucune autre méthode,
aujourd’bui connue, ne pourrait donner.
H alos.
Dans les latitudes élevées, dans les parages du cap Horn,
par exemple, le soleil et la lune paraissent souvent entourés
d’un ou de deux cercles lumineux, que les météorologistes appellent
des halos. Le rayon du plus petit de ces cercles est d’environ
22°;le rayon du plus grand diffère à peine de 46°. La première
de ces dimensions angulaires est à peu de chose près la
déviation minimum que la lumière éprouve en traversant un
prisme de glace de 60" ; l’autre serait donnée par deux prismes
de 60“ ou par un seul prisme de 90“.
Il semblait donc naturel de chercher, avec Mariette, la cause
des halos, dans des rayons réfractés par des cristaux flottants
de neige, lesquels présentent ordinairement, comme tout le
monde le sait, des angles de 60 et de 90°.
Cette théorie, au surplus, a reçu une nouvelle vraisemblance,
depuis qu’à l’aide de la polarisation chromatique, 011
est parvenu à distinguer la lumière réfractée de la lumière réfléchie.
Ce sont, en effet, les couleurs de la première de ces
lumières (de la lumière réfractée) que donnent les rayons polarisés
des halos. Que peut-il donc rester à éclaircir dans
ce phénomène ? Le voici :
D’après la théorie, le diamètre horizontal d’un halo et le
diamètre vertical devraient avoir les mêmes dimensions angulaires
; or, on assure que ces diamètres sont quelquefois notablement
inégaux !
Des mesures peuvent seules constater un pareil fait; car s i ,
par hasard, on n’avait jugé de l’inégalité en question qu’à l’oeil
n u , les causes d’illusion ne manqueraient pas pour expliquer
comment le physicien le plus exercé aurait pu se”tromper. Les
cercles de Borda à réflexion se prêtent à merveille à la mesure
des distances angulaires en mer. Nous pouvons donc, sans
scrupule, recommander à MM. les olficiers de la Bonite,
d’appliquer les excellents instruments dont ils seront tous
pourvus, à la détermination des dimensions de tons les halos
qui leur paraîtraient elliptiques. Ils verront bien eux-mêmes
que le bord intérieur du halo, le seul qui soit nettement terminé
, se prête beaucoup mieux à l ’observation que le bord
extérieur ; mais il faudra, quant au soleil, qu’ils ne négligent
pas de noter s’ils ont pris le centre ou le bord pour terme de
comparaison. Nous regarderions aussi comme indispensable
que , dans chaque direction , on mesurât les deux rayons diamétralement
opposés, car certains observateurs ont cité des
halos circulaires, dans lesquels, aies en croire, le soleil n’occupait
pas le centre de la courbe.