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cents nouvelles, ou si incomplètement étudiées, (jn’il est besoin
de les décrire de nouveau.
M. Gaudicband a particulièrement (ixé son attention sur les
laits qui, de l’avis de quelques pbytologistes, semblaient en contradiction
avec les théories qu’il a soumises à l’examen de l’A-
cademic en i 835, et il lui a paru que presque tous ces faits venaient
à l’ajipni de sa manbîre de voir, l l persiste donc à croire
(nons copions textuellement nn passage de .ses notes) (pie cha-
(¡ue feuille a son système ascendant, ligneux et corticed, et son
système descendant diversement modifié selon les groupes.
La mission (¡ne nons remplissons ici n’est point et ne saurait
etre de porter nn jugement sur les doctrines physiologiques de
notre savant et ingénieux confrère; aussi ne nous permettrons-
nous qu’une simple observation qui ne tonebe pas au fond des
choses. I.a proposition trè,s-générale, an moyen de laquelle
M. Gaudicbaud se llatte d’expliquer la majeure partie des pbénomènes
de 1 organograpbie et de la physiologie des végétaux,
pourrait être miiversellementadmi.se, sans qu’il y eût motif siif-
(isant pour coiicbire que tous les pbytologistes sont d’accord
avec lui; car rien n’est plus probable que des dksentiments se
manifesteraient dès qu’il s’agirait de l’interprétation et de l'ap-
pbcation du principe. Entre des théories rivales, ce sont les
laits dinnent constates qui decldoiit, et souvent il arrive qu’ils
survivent seuls. Peu de pbytologistes en ont observé autant el
si bien que M. Gaudicbaud.
INons avons examiné avec une vive curiosité les nombreux
tronçons de tiges ligneuses appartenant à des e.spèces inonoeo-
tylees ou dicotylées. Dans le nombre figurent des dracirna, des
pandanns, Aesjreycinclia, et des urania ; des cocos, des areca,
des caryota et antres palmiers de Manille, de la Chine, de la
(.ocbincblne, de riiide et de lîonrbon ; des cycas ainsi que des
longeres en arbre, tvWes ipw, cyathea, pinonia, blcchunus, asplénium,
angiopteris, des îles Sandwich , de Manille, de lionr-
bon, de Iîio-.bmeiro.
Noire .surprise a ete grande quand, jiarini lous ces morceaux
de bois exotiques, nous avons vu six énormes tronçons d une
lige de l’espèce de fougère appelée cyathea arhorca, lesquels,
ajustés bout à bout, donnent environ quarante pieds de hauteur.
11 e.st à remarquer que cet individu colossal n’était pas le plus
élevé de ceux que M. Gaudicbaud a obser vés à Bourbon.
Mais ce qui appelle surtout l’attention des pbytologistes,
c’est la magnifique collection de formations ligneuses anomales.
Dn avait cru jusqu’à ces derniers temps que les végétaux à lige
vivaces n’affectaient pas d’antres formes que celles que présentent
dans les monocotylées, les palmiers, les pandanns, les
dracama, les ruscus, etc. ; et, dan.s les dicotylées, les chênes, les
ormes, les platanes, etc. De là était née la célèbre distinetion
des bois en filets et des bois à coucbes concentriques. Sans
doute ces deux formes caractéristiques sont et denieureroiil les
jiliis générales dans les végétaux ligneux; mais, depuis les découvertes
de M. Gaudicbaud, il n’est plus permis d’affirmer que
la loi est si impérieuse ipie la nature ne puisse jamais y déroger.
Quand, dans les sciences d'observations, la tendance à généraliser
s’élance au delà du but, l’esprit de recbercbe, pins positif,
s’applique à trouver des exceptions qui la fait rentrer dans de
justes limites. C’est ainsi que les théories scientifiques deviennent
la fidèle expression de la nature.
Personne n’a signalé nn aussi grand nondire d anomalies que
M. Gaudicbaud. Toutefois, il sc pourrait que vers l’époque on
il fit ses premières observations, d’antres eussent pris une connaissance
])bis ou moins .siq)erficielle de faits analogues. Mais
1(! mérite de la découverte lui appartient parce qu’il l ’a fait connaître
avant tout antre, et l’a illustrée par ses trois voyages autour
du monde, dont le second et le troisième forent entrepris
principalement en vue de poursinvrc le travail qn’il avait commencé
dans le premier.
Dans son dernier voyage, qui livre tant de richesses à l ’avide
curiosité des naturalistes, il a constaté de nouveau l’exactitude
d’nn fait général dans les lianes brésiliennes do la laniille de.s
bignoniacées, savoir: (jne le corps ligneux de leur lige e.st coin