que les Euiopéens dédaigneraient peut-être, s’il ci'oissait
dans leurs champs; Touranne, sur la côte de Cochin-
chine; Calcutta, d’où l’Angleterre règne sur l ’Indoustan;
enfin , Pondichéry et l’île de Bourbon , qui semblent
n’être restés à la France que pour rappeler les souvenirs
de notre ancienne puissance dans la mer des Indes, et
des glorieux coml)ats que les Suffren , les Duperré, y ont
livrés aux vaisseaux anglais.
Ce n’était pas, on le voit, un voyage ordinaire qu’il
s’agissait d’accomplir; il y avait à parcourir tontes les
contrées du globe, en laissant de distance en distance,
comme autant de jalons protecteurs, ces agents consulaires,
d’autant plus utiles, qu’ils se renferment davantage
dans le cercle de leurs modestes et pacifiques
fonctions.
Aussi M. Vaillant s’estimait-il heureux d’une si belle
mission, même avant qu’elle eût reçu une nouvelle
importance, 'du but scientifique rattaché ensuite au
premier;
F a v e u r a c c o rd é e p a r le d é p a rtem e n t d e la m a rin e a u x e n tre p ris e s a y a n t p o u r o b je t
le p ro g rè s d es sciences.
Au milieu du mouvement intellectuel qui pousse la
génération contemporaine vers le progrès des sciences
et le perfectionnement des arts utiles, l’administration
publique ne saurait rester spectatrice indifférente des
nolîles efforts qu’enfante de jour en jour une louable
émulation; son devoir est de les aider; sa gloire, d’y
prendre une juste part. Il faut reconnaître que, sous ce
rapport, le département de la marine n’est jamais resté
en arrière. On a souvent remarqué que, dans chaque
grande administration, règne un esprit particulier qui
.s’y perpétue par tradition, malgré le conslant renouvellement
du personnel qui la compose. La modération
dans les diverses phases des bouleversements politiques,
des habitudes d’ordre et d’union, l’amour de
l ’étude, la culture des sciences et des lettres, tels sont
les principaux traits du caractère général de l’administration
de la marine; aussi compte-l-elle parmi ses
membres, non - seulement d’habiles administrateurs,
mais aussi des hommes qui méritent à bon droit le
nom de savants, à côté de poètes et de littérateurs
distingués. Ce n’est pas ici le lieu de citer leurs noms.
Ils se trouvent inscrits dans la plupart des recueils
scientifiques et dans les annales de l’Académie des sciences.
L’Académie française elle-même compte, au nombre
de ses membres, tel écrivain qui naguère remplissait
au ministère de la marine les modestes fonctions de
copiste L
Qu’on ne s’étonne donc pas de voir l’administralion
de la marine s’associer avec empressement à toutes les
entreprises dont la science est l’objet, se distinguer par
la faveur dont elle entoure ceux qui s’y livrent, par le
M. Anci'lot.