d’écliapper à de sinistres pensées, el laclivité inciuiele
que cliacun se donne indique moins le désir d’aider le
voyageur à faire ses préparatifs de départ, que le besoin
de distraction dont on est tourmenté soi-même.
Ces impressions, nous les avons tous éprouvées quelquefois,
en accompagnant jusqu’à la voiture qm devait
l’emmener, je ne dis pas un (ils, un parent, un ami intime,
mais même un étranger que quelques jours de
relations suivies nous avaient à peine donné le temps
de connaître. C’est que la pensée d’une absence prolongée
réveille mille appréhensions qui ne se rapportent
pas toutes au voyageur. Un jour il reviendra peut-être
oublier ses fatigues aux lieux où nous restons : y serons-
nous encore pour fêter son retour ?
Combien de coeurs font battre de semblables émotions,
quand bientôt va partir le navire, qu’une longue
navigation doit tenir pendant plusieurs années éloigné
du port! Voyez ces femmes s’agitant pour préparer et
réunir tout ce dont leur fils ou leur mari embarqué
pourra plus tard avoir besoin. Le temps semble leur
manquer pour terminer un travail de quelques moments.
Elles prennent et rejettent tour à tour les objets
qu’une inquiète sollicitude leur a d’abord lait choisir.
Seules dans la maison qui leur paraît déjà si vide, leur
pensée est tout entière sur le bâtiment prêt a s éloigner.
Quelques phrases commencées, quelques mots sans
suite, des pleurs qu’essuie à demi une main trem-
iilanle, vous disent ce qui se passe au fond de leur coeur.