plus compromis ; grâces en soient rendues à la Providence
qui veille sur nous ! » C’est ainsi qu’après les plus
« Le sym piésom ètre d ’A die, qui m’a été envoyé p ar le dépôt des
cartes et p lan s, p o u r être éprouvé dans le cou rant de la cam pagne,
nous a aussi parfaitem ent bien p réd it le tem ps depuis notre d ép a rt de
T oulon-jusqu au B résil, à la Plata, et p endant notre navigation auto u r
des terres M agellaniqucs. Ses indications ont été constam m ent semblables
à celles des b arom ètres; il a toujours m onté en m êm e tem ps
q u ’eux e t descendu avec eux.
« Je m ’occupe avec beaucoup d ’in térêt d u sym piésom ètre, parce
que je trouv e q u ’il rem p lirait toutes les conditions que nous devons
d ésirer aux instrum ents n autiques; il est d’abo rd peu volum ineux
puisq u’il n’a que les dim ensions e t la form e d’un grand therm om ètre
; aussi serait-il très-aisé de le poser à bord de toute espèce de b â tim
ent, m êm e de ceux des plus petites dim ensions, à b o rd desquels
il est si difficile de placer un b arom ètre, sans q u ’il cou re les chances
de ren c o n trer une des cloisons environnantes, dans Jes grands roulis
et dans les tangages.
«■Le sym piésom ètre est aussi beaucoup plus facile à observer que le
b arom ètre, parce qiiela colonne d ’huile essentielle qui dans cet in stru m
ent fait l’oflice de la colonne|de m ercure des barom ètres, m onte ou
descend d ’une m anière continue, et non p a r oscillations, com m e dans
les barom ètres. N éanm oins ce ne sera qu’à m on reto u r en F rance que
j ’aurai l’h on n eur de faire connaître à V otre E xcellence q u el, est le
degré de confiance que l’on p eu t avoir dans le sym piésom ètre, parce
q u ’alors l’opinion que j ’en aurai conçue sera le résu ltat d ’une longue
série d ’observations faites sous différentes latitudes et diverses
tem pératures.
« Si V otre E xcellence veut bien je te r les yeux su r les tableaux
d ’observations m étéorologiques et celui des détails nauliques de n otre
rudes épreuves le coeur se dilate au premier rayon d’espoir.
M. Vaillant réprouvait en ce moment; sa confiance
renaissait plus grande que jamais, et les plus douces
pensées occupaient son esprit, quand, abandonnant le
pont, il alla, lui aussi, se livrer au repos que ses compagnons
goûtaient déjà depuis plusieurs heures.
D im a n c h e , 2 9 m a i.
Le dimancbe matin tout le monde fut sur pied de
bonne heure. Propre et coquette, /a Bonite, en branle-
bas de combat, avec tout son équipage sous les armes,
présentàit un coup d’oeil admirable, quand, à dix heures,
le commandant passa son inspection. En voyant ces matelots
, éprouvés maintenant par plusieurs mois d’une
navigation souvent pénible, habitués à une exacte discipline,
et familiarisés par de fréquents exercices avec
tous les détails du service du b ord, on aurait eu peine à
reconnaître les hommes que nous avons vus si neufs et
si gauches en partant de Toulon. M. Vaillant en était
fier, et il avait raison.
L’inspection terminée , l’équipage e u t , selon la regie,
le reste de la journée du dimanche pour vaquer à ses
traversée de M ontevideo ici, qui sont jo in ts à ce ra p p o rt, elle p o u rra
ju g e r de la conform ité de m arche d u sym piésom ètre avec le b a ro m
ètre (’ ). »
* V o ir, V oy ag e de la B o n ite , p a rtie p h y siq u e (o b se rv a tio n s m é té o ro lo g iq u e s).