lui qu offrait naguère le pont de la Bonite, pendant les
nuits d’agitation et d’alarmes qu’on avait passées dans
vert et très-som bre, cle la pluie avec une tem pérature très-h um ide,
lorsque les vents soufflaient du S. O. L es m êm es circonstances atm osphériques
se sont fait rem arq u er lorsque le vent était de la p artie
du N. 0 . au N. N. O . N ous avons aussi observé q u ’avec ces mêmes
vents de N . O. et de S. O. nous avons eu des tem ps passables, avec uu
ciel dégagé de nuages e l assez beau p o u r ces clim ats rigo ureux.
« Q uant à l’effet des courants que l’on d it rég n er au cap H o rn , je
crois à leur action lorsque l’on se trouve près de la te rre de F eu et de
celle des É tats; mais j ’ai lieu de la supposer à peu près nulle, dès que
l’on a dépassé le parallèle de D iego R am irez. A insi la plus grande
différence que nousayons eue en vingt-quatre heures, entre l’estim e et
l’o bservée, est de o ^ â o ' E st et de o’,3o' Sud. Mais p o u r avo ir c ette ,
différence E st, nous com parions notre longitude estim ée à celle
donnée p a r les m on tres; o r cette dern ière était inévitablem ent en tachée
d ’erre u r, puisque, p o u r l’o b ten ir, il avait fallu très-fréquem m
ent em ployer, com m e élém ent du calcu l, la latitu de estim ée; ou
bien les observations n ’avaient pas été faites dans les circonstances ou
dans les conditions favorables. E n résum é , je crois que ce courant
n ’est au tre chose que la direction donnée à la lame p a r les vents
rég n a n ts, de sorte q u ’il porte à l’O u e st, si les vents sont du S. O . à
l’O uest ; ou q u ’il cesse de se faire sen tir si les vents passent quelque
tem ps au N ord. E n conséquence, m on o pinion est que nos différences
entre 1 observée et l’estim ée sont dues p lu tô t aux erreu rs ordinaires
de l’estim e, q u ’à un c o u ran t p erm an ent p o rta n t dans l’E st.
« S ’il m ’était perm is d ’ém ettre une opinion s u rla m eilleure ro u te à
suivre p ou r doubler le cap H o rn , ainsi que j ’ai eu l’h o n n eu r de le
rela te r à V otre E xcellence, d ans le com m encem ent de ce rap p o rt,
je conseillerais to ujo u rs, à m oins de circonstances extrêm em ent im péles
glaces, le commandant ne put contenir les transports
de sa joie. Sa figure rayonnait, et on l’entendit s’écrier
rieuses, de s’attacher avant to ut à passer dans l’O uest des M alouines
p o u r venir p ren d re ensuite connaissance de la terre des É tats. A p a rtir
de ce p o in t, on prolongera la bordée du Sud en lui faisant valoir
de l’O uest, si l’on peut, ju sq u ’à ce que l’on soit à i° et dem i dans le
Sud du parallèle du cap H orn. C omme p ar cette la titu d e , d’après
mes p ro p res observations e t les renseignem ents qui me so nt p arv en
us, j’ai lieu de su pp o ser que l’effet des cou rants p o rta n t à l’E st est
n u l, on p ren d ra alors la bordée qui d on n era le plus de chem in en
longitude. O n au ra soin, cepend ant, de ne pas dépasser dans le N ord
la latitu de de D iego R am ire z , e t l’on profitera des variatio n s de
tem ps et de vents, si rapides et si fréquentes dans ces parages, pour
s’élever dans TOuest, ju sq u e p ar les 84”. Dès que l’on aura attein t
cette lo n g itu d e, on p o u rra faire rou te au N ord p o u r pro lo ng er les
côtes occidentales d’A m érique, e t se d irig er su r le C hili et le P érou.
« o V p rès ce que nous avons éprouvé depuis le d ép art de la corvette
de M ontevideo, je suis d’un avis co n traire à celui de plusieurs
n av ig ateu rs, qui p réten d en t que l’hiver est la saison favorable p ou r
d ou b ler le cap H orn. S uivant eux , les coups de vent d ’O uest ne sont
alors n i aussi violents n i aussi longs que lo rsq u e le soleil est dans
l’h ém isphère S ud, et il y a plus d e chances à avoir des vents d’Est.
D ’abo rd , je ne puis adm ettre qu’en été les coups de veut d ’O uest
soient plus-im pétueux et d’une p lus longue d urée que ceux que nous
avons reçus. Q uant au vent d’E st, nous n ’en avons pas ressenti. Mais
en adm ettan t m êm e ces d eu x faits com m e d ém ontrés, il reste encore
trois objections sérieuses sur le p a c a g e en hiver. D ’ahord la longueur
des nuits, la ren co ntre des glaces et la difficulté d ’apercevoir le soleil
p o u r les observations astronom iques. D ans ces régions glaciales, cons-
tam m entTium ides et tem pétueuses, on ne p eu t nier que les difficultés