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en étaieni encore à régler les conditions du combat, ils
se trouvèrent instantanément entourés par un détacbe-
ment que commandait eu persoime le clief de la police.
Gi'ande fut la surprise ; ou pensa d’abord que le
basard tout seul avait conduit les sui’venants; mais
cette erreur ne dura pas. Le cbef de la police eut soin
de la faire cesser. « J’ai s u , leur d it- il, que vous deviez
«vous battre, je viens pour vous en empécber. » Il fallut
se soumettre, et cela fut d’autant plus facile , que
l’agresseur dégrisé s’empressa de reconnaître ses loi'ls,
et de faire des excuses publiques à l ’offensé '.
Sag esse d e l’a d m in istra tio u .
Cette altenlion à prévenir tout ce qui pourrait troubler
la paix publique, et la précision avec laquelle
s’exécutent les mesures tendant à ce b u t , dénotent dans
un Etat l’action d’une administration sage et éclairée.
Le Chili jouissait, en effet, de ce précieux avantage.
M. Porlalès qu i, sous le nom du président Priéto,
gouvernait réellement la république, en sa double qualité
de ministre des affaires étrangères et de ministi e de
l’intérieur, avait su imprimer à l’administration une
direction vigoureuse parfaitement appropriée aux besoins
du pays. Aussi, loin de se ressentir des commotions
politiques qui dans ce moment même agitaient
‘ M. F isiiiiet, journal |)articiilier.
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encore le Pérou , les Cbiliens tranquilles commençaient
à oublier celles qui naguère avaient marqué cbez eux
le passage de l’administration précédente.
A la faveur de cet état de paix, le progrès s’annoncait
de toutes parts dans les diverses brandies de la fortune
publique. Nos voyageurs en virent une preuve dans la
situation de Valparaiso, dont la population, notablement
augmentée depuis trois ans, s’accroissait lous les
jours, tandis que son développemenl commercial suivait
la même progression. C’e s t , du reste, ce que témoignait
aussi le grand nombre de navires de toutes nations,
et presque tous d’un fort tonnage, se succédant
continuellement dans la baie.
Les dispositions prises par le gouvernement semblaient
d’ailleurs calculées de manière à assurer la
durée de cet état de cboses. Telles étaient entre aulres
la récente organisation de la garde nationale et
la réduction de l’armée, dont les exigences et l’esprit
turbulent sont toujours à craindre dans un Etat qui
vient de conquérir son indépendance à la pointe de
l’épée.
11 faut dire , au surplus , que le pouvoir avait trouvé
de précieux auxiliaires dans l’appui que lui avaient
prêté les deux classes les plus influentes du p a y s , le
clergé et l’aristocratie de la propriété ; et aussi dans
le besoin de repos q u ’éprouvait la niasse de la population.