d’Entrecasteauxet deM. de Humboldt; et cependant elles ont déjà
jeté de vives lumières sur la question si compliquée, mais eu
même temps si intéressante, du magnétisme terrestre; et cependant
à cbaque pas le théoricien est arrêté par le manque de mesures
exactes. Ce genre d’observations mérite, au plus haut
degré, de fixer l’attention des ofiiciers de la Bonite.
Quant à la déclinaison , son immense utilité est trop bien
sentie des navigateurs , pour qu’à cet égard toute recommauda-
tion ne soit pas superllue.
Les voyages aérostatiques de MM. Biot et Gay-Lussac, exécutés
jadis sous les auspices de l’Académie, étaient en grande
partie destinés à rexauien de cette question capitale : la force
magnétique qui, à la surface de la terre, dirige l’aiguille aimantée
vers le Nord, a-t-elle exactement la môme intensité à quelque
hauteur que l’on s’élève?
Les observations de nos deux confrères, celles de M. de
Humboldt, faites daus les pays de montagnes; les observations
encore plus anciennes de Saussure, semblèrent toutes montrer
qu’aux plus grandes hauteurs qu’il soit permis à I’bomme d’atteindre,
le décroissement de la force magnétique est encore
inappréciable.
Cette conclusion a récemment été contredite. On a remarqué
que daus le voyage de M. Gay-Lussac , par exemple, le thermomètre
qui, à terre, au moment du départ, marquait -p 3i° centigrades,
s’était abaissé jusqu’à — g“,o dans la région aérienne
où notre confrère fit osciller une seconde fois son aiguille ; or
il est aujourd’bui parfaitement établi, qu’en un même lieu, sons
l’action d’une môme force, une même aiguille oscille d’autant
plus vite que sa température est moindre. Ainsi, pour rendre
les observations du ballon et celles de terre comparables, il
aurait fallu, à raison de l’état du tbermomètre, apporter une
certaine diminution à la force que les observations supérieures
indiquaient. Sans cette correction, l’aiguille semblait également
attirée eu haut et eu bas; donc, malgré les apparences, il y
avait affaiblissement réel.
Cette diminution de la force magnétique avec la liauteur,
semble aussi résulter des observations faites eu 1829, au sommet
du mont Elbrouz (dans le Caucase), par M. Rupffer. Ici l’on a
tenu un compte exact des effets de la température, et cependant
diverses irrégularités dans la marche de l’inclinaison jettent
quelque doute sur le résultat.
Nous croyons donc que la comparaison de l'intensité magnétique,
au bas et au sommet d’une montagne, doit être spécialement
recommaïulée aux officiers de la Bonite. Le Mownn-Bou,
des îles Sandwich, semble devoir être nn beu très-propre à ce
genre d’observations. Ou pourrait aussi les répéter sur le Ta-
cora , si l’expédition s’arrête seulement trois ou quatre jours a
Arica.
On a souvent agité la question de savoir si, en général, daus
uu lieu déterminé, l’aiguille d’inclinaison marquerait exactement
le môme degré à la surface du sol, à une grande hauteur
dans les airs et à une grande profondeur dans une mine. Le
manque d’uiiiforiiiité dans la composition chimique du terrain,
rend la solution de ce problème très-difficile. Si l’on observe en
ballon, les mesures ne sont pas suffisamment exactes. Quand
le physicien prend sa station sur une montagne, il est ex]iosé
à des attractions locales ; des masses ferrugineuses peuvent alors
altérer notablement la position de l’aiguille sans que rien en
avertisse. La même incertitude affecte les observations faites
daus les galeries de mines. Ce n’est pas quil soit absolument
impossible de déterminer en cbaque beu la part des circonstances
accidentelles; mais il faut pour cela avoir des instruments très-
parfaits ; il faut pouvoir s’éloigner de la station qu’on a choisie,
dans toutes les directions, et jusqu’à d’assez grandes distances ;
il faut enfin multiplier les observations beaucoup plus qu’un
voyageur ii’a ordluairemeut les moyens de le laire. Quoi qu i|
eu puisse être, les observations de cette espèce sont digues
d’intérêt. Leur ensemble conduira peut-être un jour à (juelque
résultat général.