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l’inipalience qu’éprouverait cle ce retard le couuuaudaut
de l’expédiliou, il se félicitait du moins de l’occasion
qu’il lui procurait de voir ce qu’ il y a de plus remarquable
à Cadix. Le hasard le conduisit d’abord chez un
négociant, de qui M. Dnmarlroy, élève d e /« Bonite, avait
à recevoir (pielque argent, et ses premières observations
portèrent ainsi sur la disposition intérieure des maisons
de Cadix. Cette disposition le frappa à cause de la différence
qu’elle présentait avec les habitations de nos villes
de France. Le style mauresque a survécu àla domination
des Maures, dans ce pays où ils régnèrent si longtemps; là,
comme à Alger et dans les autres villes de Barbarie, tout
est calculé pour se garantir de la trop grande chaleur.
M. Fisquet décrit ainsi la maison qu’il visita : —
«Une galerie, surmontée d’un balcon au premier étage,
règne tout autour d’une belle cour pavée de marine
et couverte entièrement par des vitraux, qm la garantissent
de la pluie, mais qu’on peut ouvrir à volonté
pour l’aérer. Cette galerie donne accès aux appartements
du rez-de-chaussée. Un escalier extérieur conduit
au balcon , qui sert de communication pour tous
ceux du premier étage. C’est dans un de ces appartements
que nous fûmes reçus par le maître de la maison,
avec beaucoup d’empressement et de cordialité. Tout
respirait cbez lui l’aisance et le bien-être, réunis à la
simplicité. L’ameublement du salon daus lequel il nous
fit entrer répondait d’ailleurs parfaitement à ces conditions.
Un canapé, plusieurs fauteuils, quelques chaises,
une table à jeu, un tapis de paille, quatre tableaux français
et une glace composaient à la fois le mobilier et la
décoration de cette pièce, dont une exquise propreté
formait tout le luxe.
« La maison du consul de France et une autre que nous
visitâmes ensuite nous offrirent les mêmes caractères, et
nous dûmes conclure de ce rapprochement, comme
aussi de l’aspect extérieur de la ville, que c’était le style
général des habitations de Cadix.
« En sortant de cbez le négociant où j ’avais fait ces premières
observations, nous allâmes, ajoute M. Fisquet,
Iiarcourir la ville et voir rapidement ce qu’il avait bien
voulu nous indiquer comme étant le plus digne d exciter
notre curiosité. Grâce à la complaisance qui le porta
à nous servir de guide, nous pûmes visiter les plus beaux
quartiers de la ville et les principaux monuments : le
plus remarquable est l’église cathédrale. Commencée en
1726, celte église n’est pas encore entièrement achevée;
les travaux, longtemps suspendus, ont été repris par
les soins de l’évèque actuel de Cadix, et ils sont conduits
avec assez d’activité, pour que bientôt cet édifice puisse
être consacré à l’exercice du culte religieux. Une colonnade
en marbre, enrichie de belles sculptures, orne le
choeur et la nef, et soutient la voûte aussi bien que le
dôme qui la surmonte. Au-dessous, sont des caves voûtées,
qui forment une seconde église souterraine. Celle
qui correspond au dôme est de forme circulaire. Son
diamètre est d’environ cpiaranle pieds. Cependant sa