inspiré nn tel dégoût à ceux qui rapprochèrent, que
chacun se refusait à le laisser placer sur le canot pour le
porter à bord. Il fallut toute l’insistance de M. Gaudi-
chaud pour empêcher tpi’il ne fût jeté à la mer.
Pendant le même temps, les observations magnétiques
se coutinuaieut à l’observatoire établi chez madame Cavaillon
, de même que les observations astronomitpies
spécialement dévolues à M. Toucbard.
O n se disjtose à p a rtir,
A bord de la Bonite, tout se disposait pour le départ,
Quel(|ues vivres frais furent embarqués. Montevideo
offre, sons ce rapport, toutes les ressources désirables;
certaines denrées y sont cependant assez chères, les
légumes surtout ; l’eau n’y est pas très-bonne ; je n’ai pas
besoin d’ajouter, qu’en revanche on a sur ce point
d’excellente viande à très-bas prix.
La santé de l’équipage ne se trouva pas mieux de cette
relâcbe que de la précédente. Chaque jour quelque nouveau
malade figurait sur les listes du chirurgien major;
ce qui faisait dire plaisamment à un des passagers ; que
les marins de la Bonite étaient de vrais poissons, à qui la
pleine eau était nécessaire.
Il y en eut un cependant qui sembla vouloir prouver
le contraire , car, dès le premier jour, il se trouva si bien
à terre qu’il ne revint plus. Vainement M. Vaillant essaya-
t-il tons les moyens de le retrouver. Le déserteur, prévoyant
bien les recherches dont il serait l’objet, avait
pris ses mesures pour y échapper. On ne put savoir ce
qu’il était devenu. Cet homme était un nommé Fiacre,
gabier d’artimon et patron du canot major.
A l’exception de cet bomme, qu’il fallut se résoudre
à laisser à Montevideo, tout le monde se trouva réuni
à bord de la Bonite le 27 avril au soir. M. de Mendeville
et son chancelier M. Lavezzary étaient embarqués; on
se disposa à mettre à la voile le lendemain matin, el
cette fois l’attente du commandant ne fut point trompée.