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A rriv é e d e n o u v c a tix b â tim e o ts .
La rade se trouva le même soir animée par l ’arrivée
d’un nouveau bâtiment de guerre. C’était la corvette
anglaise le North-Star, commandée par le capitaine
Harcourt; elle venait des côtes de la Californie et comptait
5G jours de traversée. Le lendemain parut à son
tour la frégate anglaise la Blonde, sur laquelle flottait le
guidon du commodore Mason. Ce dernier bâtiment
arrivait du Callao de Lima, où se trouvait encore la frégate
française la Flore.
La Blonde et le North-Star étaient chargés de sommes
considérables appartenant au commerce et destinées
pour l’Europe. Les transports de ce genre exécutés par
les bâtiments de guerre anglais sont pour les officiers
de ces bâtiments une source de profits considérables.
Q u e lq u e s m o ts s u r le t r a n s p o r t d e s f o n d s e t d e s m é ta u x p ré c ie u x e x p é d ié s
p o u r l’E u r o p e .
En général, les négociants n’airnent pas à se servir,
pour l’expédition de leurs fonds, des navires marchands
qui présentent moins de garanties, et qui d’ailleurs, assujettis
à de nombreuses escales, arrivent toujours tardivement
en Europe. Ils préfèrent la voie des bâtiments
de guerre, soit anglais, soit français; mais c’est surtout
aux premiers qu’ils s’adressent, et voici pourquoi.
Les transports de numéraire à bord des bâtiments de
la marine royale française s’exécutent gratuitement. Uu
senliment de délicatesse qu’il est facile de concevoir, a
fortement éloigné jusqu’ici la pensée de faire payer au
commerce les services que peuvent lui rendre les bâtiments
de l ’Etat, et d’attribuer un bénéfice quelconque
aux officiers qui en sont chargés. Mais en même temps
on n’a dû exiger de ceux-ci d ’autre garantie que leur honneur,
qui certes n’a jamais été en défaut. Or, si la plus parfaite
sécurité est par là donnée aux expéditeurs, quant à
la conservation et à la fidèle remise de leurs valeurs, il
leur manque cependant un avantage précieux, que leur
offrent les expéditions par bâtiments de guerre anglais.
Ceux-ci perçoivent un fret ; mais en même temps ils
prennent régulièrement en charge les valeurs qui leur
sont confiées, et ils en délivrent un reçu ou connaissement,
qui devient un titre négociable entre les mains
des chargeurs, et avec lequel ils peuvent se créer de
nouvelles ressources au besoin, et entamer de nouvelles
transactions.
J’aurai occasion de revenir sur cet objet, en parlant
de la situation du commerce français dans les diveis
États de l’Amérique occidentale ; de plus longs détails
seraient déplacés ici, etm’écarteraientdu sujet de ce cbapitre
auquel je me hâte de revenir.