VOYAGE
exempt cle soufiVaiices. Sa maladie, plus incommode c[ue
giave, se prolongea pendant tonte la traversée, malgré
le régime aucpiel il dut se soumettre, les bains répétés
cpie le docteur lui conseilla, et même l ’influence du
beau temps, cpii favorisa presque constamment le
reste du voyage.
Comme dans les jours précédents, les naturalistes de
l ’expédition n’avaient pas négligé de mettre cà profit
les circonstances qui retardaient la marcbe de la corvette.
Les filets garnis d’étamine étaient constamment à
l’eau, et plusieurs fois MM. Gaudicbaud, Eydoux et Souléyet
purent se réjouir deleuis captures.
De leur côté, les officiers cbaigés des observations
de physique et de météorologie ne restaient pas inactifs.
Les fréquentes variations du temps, l’effet qu’elles produisaient
sur la marche du baromètre et du sympiésomètre,
donnaient lieu à d’intéressants rapprochements
sur les indications de ces instruments. On notait en
même temps les résultats comparatifs fournis par le
loch et par le silloniètre, instrument nouveau, présenté
comme un moyen plus exact d’apprécier la marcbe
du bâtiment. Les hydrographes tenaient compte des
différences en longilude et en latitude que présentaient
les résultats obtenus par l ’estime avec les renseignements
plus exacts déduits des observations et de la marche
des montres, afin d’en conclure la direction et la vitesse
des courants. Tout le monde enfin s’occupait à bord; et
c’est à peine si,'au milieu des préoccupations scientifiques,
il restait une place à l ’ennui, qui se glisse si facilement
dans l’âme à la faveur d’un momeni perdu.
■¿6 fé v rie r.
C’est ainsi qu’on arriva au 26 février. La Bonite avait
réussi'à s’éloigner suffisamment de la côte d’Afrique,
dont en ce moment une distance de 4o lieues la séparait.
La matinée était belle, la mer unie, la brise faible
mais favorable, le temps toujours un peu frais, quoiqu’on
approchât du tropique. La santé des bommes sa-
méliorait, et l’hôpital ne comptait plus que quatorze habitants.
A mesure qu’on s’était éloigné de la cote, la différence
entre les positions données par l’estime et par les
observations, diminuait sensiblement. A 4o lieues, cette
différence était déjà si peu sensible, qu’on pouvait la
regarder comme nulle. M. Vaillant s’appuie de ce fait
pour conseiller aux marins naviguant dans ces parages,
de se maintenir constamment à 4o ou 60 lieues dans
l’Ouest de l’Afrique, s’ils veulent se soustraire à l’influence
des courants qui portent au S.-O., avec une vitesse de
près d’un mille par heure.
L a B on ite c o u p e le tro p iq u e d u C a n c e r.
Les exercices du canon, interrompus depuis plusieurs
jours, furent repris dès ce moment. Dans la soirée, !n
. ' f i l l
l:-L i ^
1