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gné des trois consuls passagers et de M. Gaudiciiaud, se
rendit à bord de la frégate la S/rène, pour saluer M. le
contre-amiral Dupotet , commandant la station française
, lui présenter ses passageis, et réclamer de lui le
secours des ouvriers de la division : car outre les travaux
que pouvaient rendre nécessaires les fatigues d’une traversée,
nous avons vu que les sabords de la Bonite et
ses bublots avaient, dès le départ, été trouvés en mauvais
état.
Ce devoir rempli, M. CAudicbaud et les trois consuls
se rendirent immédiatement à la ville.
La même faculté fut accordée, après le dîner, aux
officiers de l’expédition, aussi bien qu’à leurs botes, et
ils s’empressèrent d’en profiter.
L ’intérieur de la rade était animé par la présence de
nombreux bâtiments. Outre les navires de commerce ,
dont les mâts apparaissaient, comme une forêt dépouillée
par la bise d’automne, à côté des bois verdoyants
de la côte, on distinguait auprès de la S jr èn e , le brick
français le Bisson.' Puis le vaisseau rasé le Dublin, sur
lequel flottait le pavillon du contre-amiral sir Graliam
Hamond, commandant la station anglaise. (Le brick le
Bapide, armé de lo canons, et une goélette, complétaient
la division réunie sous ses ordres.) Plus loin la
corvette aiiiéricaine l ’Ontario, de aa boucbes à feu ; une
corvette russe récemment arrivée de la côte nord-ouest
de l’Amérique, où elle avait été porter des approvisionnements
aux établissements que la Russie possède daus
celte contrée, tout en accomplissant une mission by-
drograpbique; enfin une corvette portugaise de ao canons,
et une frégate brésilienne de 5o.
Les embarcations de cette multitude de navires , appartenant
à toutes les nations du monde, sillonnaient
incessamment la vaste haie, et promenaient leurs pavillons
aux mille couleurs sur ses flots tranquilles; tandis
que de noires traînées de fumée dessinaient dans
l’air la trace des bateaux â vapeur, rapides messagers
par qui sont mis en communication la ville de Rio et le
joli village de Saint-Domingue.
Les premières visites faites au commandant de la Bonite
après son arrivée , furent celles de deux officiers du
Dublin et de l’Ontario , qui venaient le complimenter de
la part de l ’amiral anglais et du commandant américain.
M. Vaillant, flatté de celte prévenance, s’empressa d’y
répondre le lendemain matin , après avoir pris les ordres
de l ’amiral Dupotet.
D is p o s itio n s p r is e s p o u r u tilis e r la re lA c h e .
Des soins plus importants devaient aussi l ’occuper.
Les charpentiers et calfats envoyés par l’amiral étaient
â bord le a5 dès le point du jour ; ils furent mis à l’oeuvre
aussitôt, en atlendanl les aulres ouvriers qui, bientôt
après, vinrent pour réparer le gréement cl la voilure.
En même temps, M. Vaillant songeait aux dispositions â
prendre pour utiliser la relâche au profit des sciences.