se préserver de la grande chaleur. On n’y voit jias,
comme dans la plupart des pays chauds, de ces coiis-
Iruclious légt'ies où tout est disposé en vue de ménager
de frais couraiils d’air ; loin de là , tout esl européen :
maisons, ameuhlcmeiits, manière de se vêtir, tout, jus-
(pi’au.v babils élricpiés dans lescpiels nous avons coutume
d’emprisomier nos membres, el à la cravate de
soie, qui nous prend à la gorge de jiar ia mode, vieux
tyran qu’aucune révolution ue saurait déirôner, et (pii,
nouveau prolée, (k'iiappe à toutes les poursuites en
changeant de formes.
L e p e u p le d e llio -Ja iie iro .
Mais si, par son aspect, la ville de Rio-Janeiro lap-
pelle les cités d’Europe, le jienjile qui circule dans ses
divers (juartiers détruit bien vile cette illusion. Les
bommes el surloul les dames de la .société brésilienne
sorleiil peu de leurs liahilalioiis. On ne les voit point,
comme leurs jiareilles en France, se ju-esser dans les
rues el sur les promenades piiblicpies. Les seules ligures
(pi’on y rencontre apparlienneiil à toutes les nuances
de la race africaine; à peine si un visage blanc se montre
de temps en temps au milieu de celle foule d’bommes
el de femmes au teint plus ou moins noir, an nez épaté,
aux cheveux crépus.
L es e.seiaves.
Pour un Français (pù n’est'jamais sorti d Europe, la
vue de ces malbeureux, abrutis plus encore par l’esclavage
que jiar les habitudes de la vie sauvage à laquelle
on les a soustraits, a quelque cbose de repoussant; et
quand on songe (pie si la nature leur refusa la supériorité
d’intelligence, développée cbez nous par les
bienfaits de la civilisalion, ce sont après tout des
bommes comme nous, on ne peut se defendre d nn
profond sentiment de tristesse.
A Dieu ne plaise que je me fasse ici l’écbo de ces de-
clamalioiis pbilaulbropitpies, à l ’aide desquelles des
bommes plus zélés que prudents espèrent amener briis-
(piement l’émancipation générale des esclaves de nos
colonies. Tout en formant des voenix sincères pour la
réalisation d’un ordre de cboses qui rende aux bommes
de toutes les races et de toutes les couleurs la part de
liberté (pi’lls n’auraient pas dù perdre, d faut aussi
tenir compte des difficultés d’un si grand changement;
car en voulant jirécipiter l’affrancbissement du serf, on
pourrait bien n’arriver (pi’à la perte du maître et a la
ruine de tous deux.
11 est vrai de dire d’alllenrs que le sort du negre
esclave n’est pas partout également malbeureux. J’en
ai vu refuser, en arrivant en France, la liberté que la loi
leur imposait, el sc plaindre à des maîtres qu ils set'iJI
i l