Çi février.
Le couclierclii .soleil ayanl laniené labriseaiiN. N. E.,
hi Bonite en profila pour se diriger vers le cap de Gate,
avec une vitesse de neuf noeuds. La nuit fut belle aussi
bien que la matinée du 9 février. Le bâtiment, couvert
de voiles, poursuivait sa roule vers l’Ouest, tandis
qu’onbliant les fatigues des jours précédents, l’équipage
s’occupait avec ardeur de ses travaux ordinaires pour
cortqjléter l’installation militaire de la corvette.
P e rte d e lit g o é le tte VEsUiJ'ette.
La joie et la bonne humeur avaient repris leur empire
sur les officiers et sur leui's compagnons de voyage.
Ceux-ci, après avoir payé le tribut ordinaire à un premier
embarquement, se croyaient désormais aguerris
contre les inconvénients de la vie de bord et les caprices
du temps. On ne songeait pins qu’au but glorieux de
la campagne, à l’agrément de visiter bientôt des pays
rrouveaux; on jouissait d’avance de la satisfaction qu’on
aurait an retour- â raconter les choses curieuses dont
cliacun se promettait d’enrichir sa mémoire. Hélas !
pendant que sur la Bonite on oubliait sitôt de récentes
souffrances, d’autres Français, partis du même poi-t,
pr esque à la même heure et dans les mêmes circonstances,
périssaient peut-étie non loin de là, après
une longue et pénible lutte contr e la fureur- de la mer.
La goélette l’Estafette, de la marine royale, devait
porter- à Cayenne des dépêches pressées, adressées au
gouvei-neur de celte colonie. Trois fois elle soi-lit du
bassin de r adoub, et tr ois fois on l’y vit i-enlrer avec une
voie d’eau considérable, dont on ne pouvait trouver la
cause. Les investigations les plus minutieuses n’avaient
fait découvrir aucun défaut dans l’état de sa cat-ène
réparée avec soin. On commençait à désespérer d’y
parvenir, et déjà peut-être la superstition du matelot
voyait-elle daus cette circonstance nn avertissement
céleste de dangers futurs et inévitables, quand , en
soulevant par hasard un de ces morceaux de bois
appelés romaillets, qui se placent dans l’épaisseur des
bordages pour r-emplacer un noeud gâte ou i-eparer tout
antre défaut accidentel, on s’aperçut d’un trou de
cheville r-ecouvert par cette pièce , et que l’ouvrier
avait oublié de bouclier. C’était assez pour expliquer
la voie d’eau, et pour dissiper toute inquiétude. La
faute réparée, la goélette put enfin aller en rade pour
se disposer à suivre sa mission. Il était recommandé à
M. Thomas de Saint-Laurent, son capitaine, de faire
la plus grande diligence, el d’éviter avec soin toute
r-elâche inutile.
Le 7 février-, l’Estafette partit, mais c’élait pour ne
plus revenir. Plusieurs mois se passèrent sans qu’on
en entendît parler; on ne la vil pas à Cayenne, ni sur
aucutr des points où elle aur ait pir toucher- eu s y