rence de longitude donnée par son chronomètre, d’après des
angles horaires pris le matin , et des angles horaires pris, à la
même place, après midi. Il s’est assuré de la certitude de ce
fait par des observations réitérées plusieurs jours de suite. Il a
cru remarquer que des hauteurs du soleil prises par-dessus des
bancs ou des hants-fonds, ne sont point ce qu’elles auraient
été si la mer eût eu nue grande profondeur du côté où était
son horizon. Voilà pour M. Vaillant un sujet très-intéressant
(1 observation.
Dans tous les cas, je crois que si M. Vaillant a réglé, en
partant d un port, la marche de ses chronomètres par des hauteurs
prises le matin et le soir, il devra au prochain port d’arrivée
se servir du même moyen pour connaître leur marche
pendant la traversée; mais s’il a réglé lenr marche seulement
par des hauteurs prises avant midi, il ne devra, au lieu de
première relàche,pour connaître leur déviation, employer que
des hauteurs prises avant midi ; même règle s’il n’a employé ,
au port de départ , que des hauteurs prises après midi
J’engage M. Vaillant, quand il se trouvera à l’ancre dans «ne
position a avoir d’un côté nn horizon libre par-dessus une mer
profonde, et de l’autre uu horizon passantpar-dessus des hauts-
fonds visibles ou couverts de peu d’eau, à faire faire un grand
nombre d’observations de ces deux côtés par les mêmes observateurs
et avec les mêmes instruments, le matin et le soir, et à
taire calculer séparément toutes ces séries : il verra si elles lui
donnent la même longitude par ses chronomètres, ou s’il y a des
différences dans les résultats , et si ces différences sont constantes.
C est probablement dans les pays chauds que M. Vaillant
remarquera particulièrement ces anomalies dans les réfractions.
M. Vaillant sait que le plus utile de nos instruments , la boussole,
est aussi le plus imparfait. Aujourd’hui tous les marins
instruits s occupent de la recherche des moyens d’en corriger
les erreurs signalées depuis longtemps. J’ai remarqué que le
compas, changé de place à bord, variait. Je n’ai jamais pu
m’assurer que cette variation de l’aiguille suivait une loi constante.
J’ai remarqué que jamais deux bâtiments de guerre, armés
de leurs canons, ue s’a|)procbaieut très-près sans que
leurs compas de route varient. Jamais une frégate arrêtée sous
le cornier d’un vaisseau n’a le môme cap que ce vaisseau, quoiqu’avant
de s’approcher ces deux bâtiments courussent au
même air de vent, sur des routes parallèles. Dans un branle-
bas de combat, j ’ai vu le compas de route varier, parce
qu’on avait enlevé les fusils, auparavant couchés sur des râteliers
sous le tillac du gaillard d’arrière. J’ai vu le compas va-
l’ier, parce qu’on avait apporté dans la chambre de conseil des
sabres pour ornement. J’ai vu le compas varier, parce qu’on avait
descendu dans la cale quelques canons du gaillard d'arrière.
J’ai vu un compas varier, parce qu’on avait entouré le grandca-
bestan de fusils. Je l’ai vu porté devant, et même au milieu du
bâtiment, rarement, pour iiepas dire presque jamais , indiquer
le même cap qu’il indiquait sur l’habitacle d’observation placé
sur l’arrière de la dunette. Voilà, je crois, la place où.il varie
le moins. Jamais je n’ai vu le compas de route s’écarter autant
delà vérité, qu’un jour où, daus uu branle-bas de combat, on
plaça une vingtaine de fusils debout an râtelier pratiqué sous
le gaillard d’arrière, autour du mât d'artimon , pour les recevoir
dans cette circonstance. Je ne connais pas de meilleur mémoire
à ce sujet, que celui inséré par feu le capitaine M. Flin-
ders, à la suite de la description de son voyage aux terres
australes de i8oi à i 8o3. J’enjoinsicl la copie littérale. J’aurais
craint de l'altérer en n’en donnant qu’un extrait, et même en le
traduisant. M. Vaillant y trouvera le meilleur guidede conduite
à ce sujet que je connaisse : je ne peux trop lui eu recommander
l'étude et l’application.
Nous avons besoin de connaître l’heure de la pleine mer sui
toutes les côtes que visitera la Bonite, même celle de Kio-Ja-
neiro, que M. le baron Roussin fixe à 2 b. 45 m., et Norie à
2 b. 4o ™-
Nous avons besoin de l’heure de la marée et de sa hauteur
JOonitP. — R e la t io n d u v o y a g e .