<111011 fait de cesaiiiaiaux, peut donner une idée de leur
nombre et dn parti ipi’il serait possible de tirer de cet
élément de ricbesse, avec de l’oidre et de l’intelligence.
Mais il est permis de se demander si la cupidité imprévoyante
(|ui l’exploite anjourd’luii ne finira pas par en
tarii' la source.
L e Maludero.
c ’est dans la campagne, à plus d’nne lieue de la ville,
<pie se trouve l’endroit appelé ZV/l/rttaièe/o. Les boeufs
destinés à être tués y sont paï qués dans de vastes enclos
appelés corrales, appartenant à divers propriétaires et
contigus l’un à l ’autre. C’est là que nos voyageurs furent
témoins de ces scènes dans lesquelles se développe la
sauvage énergie du Gaucho.
k l’entrée de chaque corral, des Gauchos montés sur
de vigoureux cbevaux disposaient, sur leur bras gaucbe,
les toui’S nombreux de ces longues courroies appelées
tas on lacet, qui, fixées par un bout à l’arçon de la
selle, se terminent à l’autre extrémité par un noeud
coubmtque le cavalier serre dans sa main droite. A leur
côté, brillait la lame nue d’un petit poignard à demi
caché par les pans du poncho flottant sur leurs épaules
et par les larges plis de leur ceinture rouge.
Plus loin, d’autres Gauchos a pied se tenaient dans la
j)laine, attendant le signal d’agir: les uns armés d’un
long et lai'ge coutelas; d’autres, auxquels ou donne le
nom de uuitudores, n’ayant en main (pi’un petit poignard
à lame aiguë el trancbanle, dont ils se servent avec une
incroyable dextérité.
Les officiers de la Bonite, placés de manière à voir
commodément les divers actes du drame sanglant qui
se préparait, ne pouvaient détacher leurs yeux de ces
figures brunies parle soleil et animées en ce moment
d’iine indicible fierté; car le Gaucho est vraiment beau
ainsi, quand, la tête haute, immobile sur son coursier
demi-sauvage (qui semble faire corps avec lui, lant iis
sont étroitement unis l’un à l’autre), il prélude à ses
exercices favoris.
Tout à coup s’ouvre la barrière fermant l’enlrée du
premier enclos; nn cavalier entre seul dans le corral :
pendant quelques instants, il promène autour de lui,
sur le troupeau qui l’environne, un regard qu’on dirait
fasciner ces animaux indomptés : il cherche sa proie.
Son oeil se fixe enfin sur la victime qu’il a choisie : c ’est
le boeuf le plus beau du troupeau. Soudain, agité sur
la tète du Gaucho, le lacet siffle en tournoyant, et, prompt
comme l’éclair, il va s’abattre sur le iront de 1 animal
dont il enlace les cornes recourbées. Vainement celui-ci
voudrait se dégager; le Gaucho c\\\e son cbeval emporte,
sort an galop du corral, entraînant son captif dans la
plaine où la mori l’attend. Elle est la en effet sûre et
inévitable. Déjà deux Gauchos à pied s’élaiieent sur ses
traces : l’un des deux est le matador. Laulre, armé de
son large couteau, attaque le premier l’animal ; il l’attemt,