rêter, est encore tellement considérable, que l’emploi du même
moyen d’observation ne saurait manquer de donner des résultats
très-avantageux.
En se livrant aux essais que nous venons de leur proposer,
MM. les officiers de la Bonite éclairciront une question curieuse
de pbotométrie; ils doteront probablement la navigation d’un
moyen d’observation qui pourra prévenir maint naufrage ; en
introduisant enfin la polarisation dans l ’art nautique, ils montreront,
par un nouvel exemple, à quoi s’exposent ceux qui accueillent
sans cesse les expériences et les théories sans applications
actuelles, d’un dédaigneux à quoi bon?
T ro m b e s.
L ’électricité joue-t-elle quelque rôle dans la production des
trombes? Une réponse nette, catégorique à cette question, aurait
un grand intérêt. Ainsi, MM. les officiers de la Bonile devront
s’attacher, quand ce phénomène se présentera à eux, à
découvrir s’il s’y engendre des éclairs et du tonnerre.
D é p re ssio n s d e l’h o riz o n .
La ligne bleue, assez bien définie, séparation apparente du
ciel et de la mer, à laquelle les marins rapportent la position
des astres, n’est pas dans l’horizon mathématique ; mais la
quantité dont elle se trouve en dessous, et qu’on appelle la dépression,
peut être exactement calculée, puisqu’elle dépend
seulement de la hauteur de l ’oeil de l’observateur au-dessus des
eaux et des dimensions de la terre. Il n’est malheureusement
pas aussi facile d’apprécier les effets des réfractions atmosphériques.
Il faut même dire que dans le calcul des tables de dépression
généralement employées, on n’a tenu compte que de
la réfraction moyenne relative à un certain état du thermomètre
et du baromètre. Des officiers très-habiles, le capitaine Basil
Hall, le capitaine Parry, le capitaine’Gauttier, ont déterminé.
par l'observation, les erreurs auxquelles le navigateur est exposé
quand il se conforme à la règle commune. Il leur a suffi de mesurer,
les uns avec le deep sector de Wollaston, les autres avec
les instruments ordinaires armés d’un miroir additionnel, et
cela dans les circonstances atmosphériques les plus variées, la
distance angulaire d’un point de l’horizon au point diamétralement
opposé. En admettant, comme il est presque toujours
permis de le faire, que l ’état de l’air et celui de la mer soient
les mêmes tout autour de l ’observateur, la différence de la distance
mesurée à i8o°, est évidemment le double de la dépression
réelle de l’horizon. La moitié de cette différence comparée
à la dépression destables, donne donc l’erreur possible de
toute observation angulaire de hauteur faite en mer.
Dans les régions boréales, les erreurs positives et négatives,
observées par la capitaine Parry, ont été toutes comprises entre
-p S g " et ^— 33". Dans les mers de la Chine et des Indes
orientales, le capitaine Hall trouva des écarts plus grands ;
d e -4- i '.2 " à — 2'.58" . Le capitaine Gauttier, enfin, dans la
Méditerranée et la mer Noire, alla plus loin encore : de-p3'.35"
à i '.49". Si l’on se rappelle que la variation d’une seule minute
en latitude correspond sur le globe à un déplacement
de 2000 mètres environ, chacun reconnaîtra combien la recherche
dont nous venons de rendre compte était digne d attention.
En discutant avec soin toutes les observations de MM. Gauttier,
Hall et Parry, on a reconnu que Xerreur de la dépression
CALCULÉE liesl POSITIVE, que cette dépression ne surpasse celle
qu’on observe , qu’autant que la température de l’air est supérieure
a celle de l ’eau. Quant aux erreurs négatives, elles se
sont présentées indistinctement dans tous les états thermométriques
comparatifs de la mer et de l’atmosphère, sans qu’on
ait pu attribuer ces anomalies à aucune cause apparente, et en
particulier au degré de l ’hygromètre.
Voilà donc un curieux problème à résoudre. Il intéresse également
le physicien et le navigateur.
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