“ l’aiTiii les reptiles, l’un des animaux les plus intéressants à
se procurer serait la grande tortue à cuir qui vient quelquefois
jusque dans nos mers européennes, et dont cependant nos
musées ne possèdent qu’un fort petit nombre d’individus
desséchés, et dont le squelette est presque entièrement inconnu
, ou du moins ne fait pas encore partie de nos collections.
« Il serait également curieux de rechercher s’il existe, comme
on Fa assuré à M. Lesson, une espèce de crocodile dans les
rivières du Mexique occidental.
« Les différentes espèces de reptiles du Mexique décrites dans
ces derniers temps par M. Wiiîgman , dans son Herpetologin
mexicaiia, et parmi lesquelles plusieurs constituent des genres
assez singuliers, manquent généralement à nos collections, et
nous ne saurions trop en recommander la recbercbe à MM. les
ofiiciers de l’expédition.
« Dans la classe des ainphlbiens, on remplirait des lacunes
assez nombreuses en nous rapportant surtout les espèces de
salamandres terrestres ou aquatiques, en faisant des recherches
sur l ’axolotl de M. de Humboldt, sur les cécilies ou serpents
à peau nue, et principalement sur les têtards et les métamorphoses
des e.spèces américaines de cette classe.
« Les espèces d’ainpbibiens qui habitent la Cocbincbine et les
Philippines nous sont complètement inconnues.
« Quant aux poissons, outre les espèces qu’il sera nécessaire
de recueillir, surtout dans la traversée dif Mexique à la Cochinchine
et à Manille, en ayant soin de noter les couleurs et les
particularités qu elles peuvent offrir, il faudra surtout tâcher
de se procurer les espèces d’eau douce du Mexique, des Philippines,
et en général de tous les pays où l'expédition pourra
séjourner. Quant aux squelettes , qu’on pourra bien se borner à
dégrossir et à sécher, il sera utile de signaler les sexes.
« Parmi les insectes hexapodes, les hyménoptères et les diptères
ont été généralement trop négligés dans la plupart des
expéditions scientifiques; il serait donc important que dans
celle-ci les recliercbes entoniologiques fussent dirigées plus spé-
cialeinent de ce coté.
« On peut en dire autant des arachnides, des myriapodes, dos
vers annélides ou cbétopodes, des vers proprement dits, des intestinaux,
des lernées et antres parasites sur les inainmilères,
les oiseaux, les poi.ssons, animaux qui jusqu’ici ont été fort peu
étudiés.
« Dans le type des animaux mollusques, il en est surtout trois
sur lesquels rAcadéinie désire plus spécialement fixer 1 attention
des officiers de l’expédition, savoir, la spirule, que l’on n’a jamais
rencontrée encore qu’une seule fois avec son aniinal; le
nautile flambé, sur lequel M. Owen a donné, il y a encore peu
d’années, des détails intéressants, mais qui n’a encore été trouve
qu'une ou deux fois, et enfin l ’argonaute, dans la coquille
duquel on n’a encore rencontré qu’une espèce de poulpe parasite.
« Ces trois animaux, essentiellement de la mer des Indes, ne
pourront sans doute être observés qu’en pleine mer, et probablement
aussi dans des temps de calme parfait, et peut-être le plus
ordinairement à la cbute du jour.
« L’Académie verrait aussi avec intérêt qu’il fût possible aux
naturalistes de la Bonite de se procurer, sur les côtes du Cbili,
les animaux décrits et signalés par Molina, et entre autres les
espèces du genre seiche de Linné, dont quelques-unes paraissent
être fort singulières.
<• Elle leur recommande en outre de ne pas négliger d'observer
et de recueillir les coquilles microscopiques dont les animaux
ne viennent à la surface de la mer que dans les temps
calmes et à la cbute du jour ; ce qu’on peut faire assez aisément
à l’aide de filets de gaze ou de crêpe noir, traînés à l’arrière dn
bâtiment, et fréqueniinent retirés et visités.
« En général, les aninianx mollusques, terrestres et llnviatiles
des îles Cbiloë , Sandwich , Philippines, manquent à nos collections.
« I.es zoophytes à polypiers flexibles, les pennalules, sont â