Vaillaul s’empressa d’aller donner un premier coup
d’oeil à son bâiiment, il lui apparut sous les dehors les
plus flatteurs pour un capitaine. Ce qu’ il apprit en
même temps des réparations précédemment exécutées
et des l ésultals d une récente visite, confirmait d’ailleurs
l ’opinion favorable qui lui représentait /a Bonite
en état d’être promptement disposée; aussi, dans la
lettre qu’il écrivit le lendemain au ministre, se félicitait-
d de pouvoir bientôt commencer sa campagne. Quinze
ou vingt jours lui semblaient suffisants pour compléter
rarmement et tous les préparatifs de départ; à peine
admettait-il la supposition d’un plus long délai. On était
alors an 12 novendjre i 835.
M. Vaillant convenait cependant qu’on ne pourrait
apprécier au juste l’importance des travaux de détail à
fitire, qu’après l’entrée de la Bonite dans un bassin de
radoub, mesure que, dans tous les cas, exigeait la prudence,
à la veille d’un grand voyage. Cette épreuve devait
déti-uire bien des illusions. La bacbe du charpentier,
une fois en mouvement, mit en effet à découvert
des vices qu’une première inspection n’avait pu faire
reconnaître; il ne s’agissait d’abord que de changer
quelques bordages; bientôt on s’aperçut de la nécessité
de réparations beaucoup plus importantes. Les travaux
qu’il fallut successivement entreprendre retinrent le
navire dans le bassin jusqu’au 4 décembre.
Mais il s’en fallait bien que tout fût terminé. Il restait
en effet à exécuter tous les ouvrages qu’on peut faire à
bold, lorsque le bâtiment est à flot. Il y avait k confectionner
en entiei' un grand nombre d’objets d’armement;
plusieurs autres devaient être réparés avant qu’on prit
les mettre en place.
Le 17 janvier i 836, la corvette fut conduite en rade.
Disposant alors de tout son équipage, M. Vaillant put,
dès ce moment, activer le chargement et les derniers
préparatifs de départ. Toutefois, sa juste impatience
avait à lutter contre des difficultés matérielles qui rendirent
le départ impossible jusqu’au 5 du mois suivant.
O b se rv a tio n s faites à T o u lo n en a tte n d a n t le m om e n t d u d é p a rt.
Depuis longtemps déjà l’élat-major de la corvette se
trouvait rassemblé à Toulon.Tandis que le commandant,
assisté de son second et de quelques officiers, s’occupait
des travaux de l ’armement, d’autres s’étalent réunis à
M. Darondeau, ingénieur hydrographe attaché à la mission,
pour étudier la marche des chronomètres, essayer
les instruments depliysique, et préluder aux opérations
scientifiques de la campagne par une série d’observations.
Le commandant du génie de laplace avait bien voulu
mettre pour cet objet à leur disposition un emplacement
isolé situé sur les remparts. C’est là qu’ils dressèrent
leur tente ; ainsi la mission de la Bonite commençait à
porter ses fruits, même avant le départ du bâtiment;
les résultats de ces premiers travaux furent adressés a
l’Académie des sciences.