Il
392 VOYAGE
M E ÏE O IIE S LUM INEUX .
E to iles iila u te s.
Depuis (ju’oii s’est avisé d’observer quelques étoiles filantes
avec exactitude, on a pu voir combien ces phénomènes si longtemps
dédaignés, combien ces prétendus météores atmosphériques,
ces soi-disant traînées de gaz hydrogène enflammé,
méritent d’attention. Leur parallaxe les a déjà placés beaucoup
plus haut que, dans les théories adoptées, les limites sensibles
de notre atmospbère ne sembleraient le comporter. En cherchant
la direction suivant laquelle les étoiles filantes se meuvent
le plus habituellement, on a reconnu, par une autre vote , que
si elles s’enilamment dans notre atmosphère, elles n’y prennent
pas du moins naissance, qu’elles viennent du dehors. Cette
direction, la plus habituelle des étoiles filantes, semble diamétralement
opposée au mouvement de translation de la terre dans
son orbite !
Il serait désirable que ce résultat fiit établi sur la discussion
une grande quantité d’observations. Nous croyons donc qu’à
bord de la Bonite, et pendant toute la durée de sa navigation,
les officiers de quart devront être invités à noter l’heure de l’apparition
de cbaque etoile filante, sa hauteur angulaire approcbée
au-dessus de l’borizon, et surtout la direction de son
du
mouvement. En rapportant ces météores aux principales étoiles
des constellations qu ils traversent, les diverses questions que
nous venons d’indiquer peuvent être résolues d’un coup d’oeil ;
voilà donc un sujet de recherches qui n’occasionnera aucune
fatigue. Eu tout cas, pour que nos jeunes compatriotes s’v
attachent, il nous suffira de leur faire remarquer combien il
serait piquant d’établir que la Terre est une planète par des
preuves puisées clans des phénomènes tels que les étoiles filantes,
dont l’incoustaiice était devenue proverbiale. Nous
ajoutei ions encore, s’il était nécessaire , qu’on n’entrevoit guère
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D E LA BONITE. 393
aujourd'hui la possibilité d’expliquer rétonnaiite apparition de
bolides, observée en Amérique dans la nuit du 12 au i 3 novembre
i 833 , si ce n’est en supposant qu’outre les grandes planètes
(et dans ce nombre nous comprenons même Gérés,
Pallas, Junon et Yesta), il circule autour du Soleil des milliards
de petits corps qui ne deviennent visibles qu’au moment ou ils
pénètrent dans notre atmospbère et s’y enflamment; cjue ces
astéroïdes (pour nous servir d’une expression d’Herscbel) se
meuvent en quelque sorte par groupes ; qu’il en existe cependant
d’isolés; et que l’observation assidue des étoiles filantes sera,
à tout jamais , le seul moyen de nous éclairer sur ces curieux
phénomènes.
Nous venons de faire mention de l’apparition d’étoiles filantes
observée en Amérique en i 833. Ces météores se succédaient
à de si courts intervalles, qu’on n aurait pas pu les compter,
des évaluations modérées portent leur nombre à des centaines
de mille. On les aperçut le long de la côte orientale d Amérique,
depuis le golfe du Mexique jusqu’à Halifax, depuis neuf heures
du soir jusqu’au lever du soleil, et même, dans quelques endroits,
en plein jour, à huit heures du matin. Tous ces météores
partaient d’un même point du ciel situé près de y du Lion ; et
cela , quelle que fût d’ailleurs , par l’effet du mouvement diurne
de la sphère, la position de cette étoile. Voilà assurément un
résultat fort étrange; eh bien! citons-en un second qui ne lest
pas moins.
La pluie d’étoiles filantes de i 833 eut lieu, nous lavons
déjà dit, dans la nuit du 12 au 13 novembre.
En 1799, une pluie semblable fut observée en Amérique par
M. de Humbold^ au Groënland par les Frères Moraves ; en Allemagne
par diverses personnes.
La date est la nuit du 11 au 12 novembre.
L’Europe, en i 832, fut témoin du même phénomène, mais
sur une moindre échelle.
La date est encore la nuit du 12 au i 3 novembre.
Celte presque identité de dates nous autorise d autant [ilus à