généralement sur les côtes orientale et occidentale d’Amérique,
et sur le littoral des îles de la mer du Sud et de l’Inde. Nous
n'avons en ce genre rien de certain. La marée monte assez haut
le long de quelques-unes des îles du grand Océan,pour qu’elle
u y soit pas coiifoudue avec ces élévations et ces abaissements
irréguliers et accidentels de la mer dus à d’autres causes , presque
toutes inconnues.
Si M. Vaillant pouvait s’entendre avec un ou plusieurs capitaines
de l’Etat, ou du commerce français ou étrangers, pour
faire pendant le même mois , sur des points différents , voisins
ou éloignés d’une des côtes quelconques qu’il va visiter, des
observations de l’heure de la marée , de sa hauteur, des oscilla-
tioLis de la mer avant et après l’instant de son plein véritable,
elles seraient d’un grand prix. Si ces observations simultanées
étaient faites avec un grand soin pendant les trois heures de
mut et de jour renfermant celles de la pleine mer, elles serviraient
mieux qu’aucune autre à déterminer son mouvement le
long de cette côte. M. Vaillant ne put-il obtenir de ces capitaines,
qu il appellerait à être ses collaborateurs, qu’une quinzaine
de jours et de nuits de ces observations de marée, simultanément
bien faites sur différents points d’une même côte ou sur
le littoral de différentes îles d’nne même mer, avec des montres
môme ordinaires, pourvu qu’elles fussent bien réglées journellement,
il rendrait encore un service éminent.
Parmi les mouvements dans l’atmosphère, il en est un qui
n’a pas été suffisamment observé, et qui cependant mérite de
l’être, c’est le cours des nuages dans une direction différente
de celle du vent soufflant dans les voiles , ou dans diverses directions.
Les directions et les vitesses de ces nuages et la durée du
phénomène devront être soigneusement notées, en spécifiant
quel vent l’accompagnait, par quel temps et par quel vent il a
été précédé, et quel temps et quel vent l’ont suivi.
La hauteur du tbermomètre devra être notée au moins de
quatre heures en quatre heures, en spécifiant chaque fois l’état
du ciel, parce que les nuages inilueiit lieaucoup sur la tempi'-
rature en diminuant l’irradiation du soleil, la perte de la cba-
lenr delà terre par le rayonnement et par l’évaporation de l’eau.
Eu notant la hauteur du thermomètre, on notera aussi la direction
du vent, parce qu’il contribue à augmenter ou diminuer
la température, selon qu’il arrive à bord par-dessus une grande
étendue de mer, ou par-dessus des lacs, ou par-dessus des
terres humides, ou par-dessus des terres sèches ou des sables.
On n’oubliera pas de noter aussi la force du vent.
Tous ces détails sont nécessaires pour pouvoir tracer un jour
avec plus de certitude sur la mappemonde les lignes isothermes,
etc., de M. de Humboldt. Ces matériaux nous serviront
aussi à faire connaître l’heure de la plus grande chaleur, chaque
jour de l’année, sur tous les points du globe.
Si M. Vaillant pouvait faire faire quelques suites d’oliserva-
tions simultanées de la hauteur du thermomètre (avec deux instruments
bien comparés) sur une montagne voisine de son .
mouillage, et au bord delà mer, près sa corvette, elles seraient
précieuses pour nous convaincre de la justesse de la remarque,
souvent faite,que dans les montagnes la chaleur augmente peu,
après dix heures du matin, tandis qu’elle continue à augmenter
beaucoup dans la plaine jusqu’à trois heures après midi.
Cette observation, qui a été faite particulièrement dans les
pays chauds, serait bonne à vérifier par différentes latitudes.
J’ai souvent entendu dire à des marins;«Notre baromètre radote
; » je leur ai toujours répondu ; « Le baromètre ne radote
point, mais nous ne le comprenons pas. »
En effet, j’ai souvent vu le baromètre monter, pendant la
pluie, sans qu’elle approchât de sa fin.
J’ai vu le baromètre , pendant le beau temps , descendre sans
que pluie ou vent s’ensuive.
J’ai presque toujours vu le baromètre descendre avant et pendant
grand vent et pluie.
De beau temps, j ’ai rarement vu grand vent sans pluie arriver
sans que le baromètre monte.