pour utiliser la longue navigation qu’il va entreprendre, mais
aussi ce que pourraient faire souvent, dans l’intérêt de la
science, tons les officiers de la marine qui ont de bons instruments
à leur disposition.
Les officiers les plus instruits s’abstiennent assez souvent de
faire des observations bydrograpbiques isolées, parce qu’ils ue
savent pas toute l’importance qu’auraient des observations de
ce genre faites avec soin, si elles étaient adressées au Dépôt de
la marine et réunies aux nombreux documents scientifiques
que possède déjà cet établissement.
Je poserai en principe que, dans un voyage du genre de celui
que va faire M. Vaillant, on ne doit jamais passer en vue
d’une côte quelconque sans se mettre eu mesure de rattacher
les points principaux qu’elle présente, aux positions du bâtiment
déterminées en latitude et en longitude par de bonnes
observations astronomiques.
Ces reconnaissances générales, pour l’exécution desquelleson
trouvera des exemples dans l’appendice du voyage de D’Entrecasteaux,
ne donnent certainement pas des résultats d’une exactitude
rigoureuse; mais quoi qu’il en soit, il suffira de dire, pour
prouver combien elles sont importantes, que c’est avec des documents
de ce genre, recueillis en faisant route, qu’ont été
dressées les caries qui sont les principaux résultats des grands
voyages de découvertes exécutés depuis quarante-cinq ans par
des marins français.
Il est vraisemblable que la nature de la navigation de M. Vaillant
ne lui permettra pas de s’occuper de reconnaissances bydrograpbiques
suivies; et c’est par cette raison que nous
croyons devoir le prémunir contre l'espèce de découragement
dont semblent avoir été atteints plusieurs officiers, qui n’ont
pas pensé que, donner un seul bon document au Dépôt, pour
rectifier les cartes existantes, c’était faire plus pour la science
que de lui donner des cartes dressées avec des matériaux dont
on ne le met pas à même de juger le degré d’exactitude.
La chose la plus importante à faire, quand on esten vue d’une
côte et qu’on la prolonge, ce sont des vues suffisamment multipliées
et soignées pour rappeler les différents aspects sous
lesquels elle s’est présentée. Ces vues sont surtout indispensables
achaque point où l’on fait des observations astronomiques
pour fixer la position du bâtiment. Il est nécessaire de déterminer
alors le gisement astronomique d’un point terrestre bien
visible, et de faire mesurer simultanément, autant que lachóse
est possible, les distances angulaires horizontales comprises
entre ce point et les autres objets remarquables que présente
la côte, en commençant par ceux de ces objets dont on est le
plus rapproché. De cette manière on obtient une série de gisements
qui ne sont point entachés des grandes erreurs que donne
souvent l’emploi delà boussole dans la mesure des angles. On
doit, néanmoins, avoir toujours fattention de relever avec une
boussole un des points terrestres observés, pour en conclure la
déclinaison de l’aiguille aimantée, ou pour se mettre en mesure
de reconnaître une erreur, si fon s’était trompé en observant
l’azimut ou en le calculant.
Quand le soleil n’est pas visible ou qu’il est trop élevé au
moment où il convient de faire des relèvements, on doit se
contenter d’observer avec la boussole le gisement d'un seul des
points terrestres en vue, et mesurer, comme nous venons de
le dire, les distances angulaires horizontales comprises entre ce
point et tous ceux qui sont remarquables.
Après ces relèvements généraux, qui doivent se faire principalement
au moment de midi, quand on observe la latitude,
ainsi que le matin et le soir quand on prend des angles horaires
pour en déduire la longitude au moyen de montres marines,
rien n’est plus important que d’observer avec une bonne
boussole, les gisements des objets terrestres remarquables
dans les directions desquels le bâtiment arrive suceessivemeiU
en faisant route.
Ces relèvements, ainsi que tous les angles observés sur des
objets terrestres des points principaux de station, doivent être
écrits, soit sur des vues, soit sur des croquis de plans.